Côte d'Ivoire
Chères soeurs, chers frères,
Dans la douleur et la dignité, la Côte d’Ivoire essuie ses larmes, après la double terrible
disparition des Premiers Ministres Amadou GON COULIBALY et Hamed BAKAYOKO.
Bien que différents en de nombreux points, Amadou GON COULIBALY et Hamed BAKAYOKO
étaient intrinsèquement des points de contact. Leurs vies ont été dédiées, pour partie, à la
rencontre des Hommes, aux causes supérieures. Ils avaient cette extraordinaire faculté
d’attraction, d’analyse, de persuasion et de flexibilité. C’étaient de puissants catalyseurs…
Ces deux (2) hommes d’Etat incarnaient, avec d’autres, la Côte d’Ivoire de demain. C’est la
raison pour laquelle leurs décès subits nous plongent dans des interrogations. Ces épreuves
nous ont aussi démontré que notre programmation ne suffit pas ; qu’il y a un être absolu :
Dieu dont il faut tenir compte !
A cette réalité immuable, si l’on ajoute la perspective du retrait annoncé ou naturel des
présidents OUATTARA, BÉDIÉ et GBAGBO, de la scène politique, la question de notre avenir se
pose avec acuité.
Qu’adviendra-t-il, au double plan politique et social, lorsque ces trois (3) grands leaders
charismatiques se seront retirés ?
Dans un contexte historique où se négocie le renouveau générationnel ivoirien, comment
envisageons-nous notre avenir commun, sans messieurs Alassane OUATTARA, Henri Konan
Bédié et Laurent Gbagbo ?
C’est ici que je voudrais borner mon propos et préciser son intention. Elle se veut une modeste
contribution à la prise de conscience collective, un appel citoyen à agir ensemble et davantage
pour une société de cohésion et de valeurs.
Au moment où se met en place la deuxième législature de la troisième République, au moment
où, sous l’impulsion éclairée du Président de la République S.EM. Alassane OUATTARA, le
nouveau Premier ministre Patrick ACHI prend ses marques en vue d’une nouvelle dynamique
gouvernementale, il m’est apparu clairement, et en toute humilité, que notre pays tient
l’opportunité inédite de changements qualitatifs majeurs.
Comme de très nombreux ivoiriens, je suis persuadé que toutes les tragédies vécues
dernièrement sont un message du destin. Mais saurions-nous en décrypter le sens profond et
tirer le meilleur parti pour la nation tout entière ? Il faut l’espérer.
Le postulat qui nous parait clair, c’est que l’on ne pourra plus faire la politique en Côte d’Ivoire
comme auparavant. Le contexte politique, économique et social ayant radicalement changé.
L’erreur, ce serait la tentation de reconstruire des modèles hypothétiques de nos grandes
figures politiques, les Présidents Alassane OUATTARA, Henri Konan BÉDIÉ et Laurent GBAGBO
en l’occurrence. Une telle aventure serait dangereuse. Elle reproduirait des « clones »,
forcément moins performants que leurs originaux et mènerait à coup sûr le pays à la
catastrophe.
La nécessité d’agir individuellement et collectivement, sans attendre
En tant que candidat du RHDP, mon parti, aux législatives du 6 mars 2021 dans la
circonscription électorale du Plateau, j’ai eu le grand privilège de vivre un moment unique
dans la relation aux aspirations des électeurs. Cette expérience d’un autre niveau m’a aussi
permis de mesurer l’ampleur du clivage politique et surtout ethnique au sein du corps social.
Je me suis également rendu compte de la prégnance du syndrome de la division religieuse.
Nous devons prendre grande conscience de ces menaces qui s’ajoutent à celles connues de la
cybercriminalité, de la corruption, du terrorisme etc.
La situation actuelle de notre nation et les enjeux majeurs de développement auxquels est
confronté l’Etat, nous obligent à changer d’axe et de stratégie.
Il y a une urgente nécessité à oeuvrer pour le renforcement de la cohésion sociale.
Ma position est que la solution des transformations structurelles nécessaires et bénéfiques à
toute notre société réside dans la construction d’une Côte d’Ivoire des valeurs :
-l’amour de la patrie,
-le respect de la vie,
-le respect de la différence sous toutes ses formes,
-le respect du bien public,
-le respect et l’ancrage de la démocratie etc.
C’est essentiellement autour de ces notions que nous pouvons bâtir une société de paix, plus
juste, plus prospère.
Ma conviction est ainsi faite que la paix, la justice sociale et la prospérité que nous recherchons
tous sont à ce prix, et dans cette direction.
Chacun dans son environnement, à son niveau, peut et doit agir dans ce sens. Il importe
qu’individuellement et collectivement, chaque leader, chaque citoyen, chaque habitant de
cette terre agisse. Nos efforts doivent être conjugués pour faire des temps actuels, un
moment d’ajustement, de remise en cause. Il faut à la Côte d’Ivoire, un aggiornamento
politique.
Nous pouvons réussir ce pari, tant ce pays est riche de talents et de génies créateurs.
« Je ne crois pas au hasard, je crois à l’accident et à la logique des conséquences », a dit un
jour Victor Cherbuliez. Parce qu’en réalité, il n’y a pas de hasard. Nous devons donc agir, sans
attendre, en activant les nouvelles logiques de restauration, celles qui mettent en avant les
fondements de notre « VIVRE ENSENBLE ».
Notre rêve d’une démocratie apaisée et exemplaire doit être porté par les jeunes générations.
Chacun devant en assurer sa part.
Tous ensembles, nous devons agir, dans le respect de nos convictions et de nos différences.
Agir sans réserve et sans exclusive. Agir au sein de nos formations politiques, dans nos espaces
associatifs, religieux et partout, pour réduire toutes les formes de fossés ou de fractures dans
la société.
Ainsi, nous serions tous des artisans de cohésion et des messagers de paix.
La Côte d’Ivoire est au seuil d’un nouvel horizon. Celui des valeurs qui forgent notre
communauté de vie et de destins, le chemin véritable de notre propre « renaissance ».
J’en appelle à vous, chers frères et chères soeurs,
J’en appelle à vous tous, passionnés et fiers de ce magnifique pays.
Pour ma part, je m’engage à oeuvrer dans le sens de la promotion de la cohésion sociale, de la
démocratie et de la solidarité entre les filles et les fils de ce beau pays qu’est la Côte d’Ivoire.
Ouattara Dramane dit O.D
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