Côte d'Ivoire : Revue générale des projets C2D, Adama Coulibaly déplore l'insuffisance d'études de faisabilité de qualité
Les travaux de la 8ème édition de la revue générale des activités des projets du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) ont démarré aujourd’hui pour prendre fin le 30 mars prochain.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’économie et des finances en l’absence du Premier ministre. Adama Coulibaly a saisi l’opportunité de cette revue de portefeuille pour se féliciter de la qualité de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la France, notamment, depuis la fin de la crise post-électorale de 2011.
« Le C2D est devenu, ces dernières années, l’un des principaux outils opérationnels de l’appui de la France au développement socio-économique de la Côte d’Ivoire. A cet instrument financier, sont ajoutés les Prêts Souverains de l’AFD et les Prêts du Trésor français, dont la complémentarité participe au succès des projets initiés à travers le territoire national », a-t-il ajouté.
Selon lui, l’approche « masse critique » des opérations promues par le C2D ainsi que les appuis budgétaires sectoriels ont contribué significativement aux progrès structurels réalisés dans différents secteurs tels que la justice et l’Etat de droit, le continuum éducation-formation-emploi, la santé, l’eau potable, l’environnement, l’agriculture, les infrastructures de transports.
Adama Coulibaly a mentionné qu’en dépit de la crise sanitaire de la COVID 19, les activités du portefeuille ont été maintenues, bien que parfois ralenties.
«Les contributions de nos partenaires ont permis d’apporter des réponses aux conséquences sanitaires, sociales et économiques de la COVID-19. Ainsi, le taux de létalité qui mesure le nombre de décès rapporté au nombre de cas confirmés est de 0,6% en Côte d’Ivoire, taux parmi les plus bas constatés. Au plan économique, la Côte d’ivoire a enregistré en 2020 un taux de croissance d’environ 2% montrant ainsi la résilience de son économie du fait de sa diversification », a souligné, le ministre.
A l’entame des ateliers de la 8ème édition des revues sectorielles des projets du C2D, il a à l’occasion attiré l’attention de tous les acteurs du C2D sur certaines difficultés transversales ressorties des conclusions de la dernière revue du portefeuille.
Il s’agit de la Coordination des projets marquée par une faiblesse en gestion des outils de pilotage et en suivi d’exécution des projets. Cette difficulté s’étend aussi au niveau des agences d’exécution, aussi des études de faisabilité de qualité jugée insuffisante et aussi de la passation des marchés avec de longs délais et un taux d'infructabilité de plus en plus élevé.
Le ministre de l’Economie et des Finances a exhorté les acteurs dans le cadre de leurs travaux d’analyser l’état de mise en œuvre des projets du C2D, d’examiner de façon détaillée ces difficultés en vue de proposer des solutions pour de meilleures conditions de réalisation des activités.
De façon plus spécifique, il a relevé que des avenants aux conventions d’affectation sont initiés de façon quasi systématique, pour repousser les Dates Limites d’Utilisation des Fonds (DLUF).
«Même si les justificatifs qui accompagnent de telles opérations peuvent paraître pertinents, au-delà des performances connues du C2D qui sont à saluer, il conviendrait toutefois à l’avenir, de s’inscrire dans le cadre fixé par les conventions d’affectation », a plaidé, Adama Coulibaly.
Toujours dans la recherche de l’efficacité dans l’exécution des projets, il a annoncé, qu’un atelier pour l’harmonisation des outils de gestion que sont les Plans Annuels d’Activités (PAA) et Plans de Passation des Marchés (PPM), sera co-animé par le Secrétariat Technique du C2D (ST-C2D), l’Agence Française de Développement (AFD) et la Cellule C2D de la Direction Générale des Marchés Publics, afin de permettre aux acteurs de se doter d’instruments plus pratiques qui contribueront à leur rendre encore plus efficace.
«L’avènement de la maladie à Coronavirus, en mars 2020, a certes bouleversé nos habitudes et entrainé un ralentissement des activités, des lenteurs et de faibles taux d’exécution des plans d’activités 2020. Il vous revient de faire preuve de flexibilité et d’innovation pour trouver les mesures palliatives nécessaires à la bonne marche des projets, dans le respect des mesures barrières liées à la COVID-19, telles qu’édictées par le Gouvernement », a-t-il conseillé.
Selon lui, au moment où se tient cette rencontre, tous les projets du 1er C2D, signés depuis 2012, devraient être achevés, en réceptions finales ou planifiés pour des inaugurations. Il a cité, principalement les infrastructures judiciaires et pénitentiaires, les structures sanitaires d’envergures, les collèges de proximité, etc.
L’expérience du C2D étant à capitaliser, le ministre a invité tous les autres gestionnaires de portefeuilles à s’inspirer des exercices de redevabilité comme celui auquel ils se soumettent dans le cadre des revues qui commencent aujourd’hui.
Au titre des perspectives, la mission d’instruction du 3ème C2D aura lieu la semaine prochaine (du 03 au 07 mai 2021). Adama Coulibaly a affirmé que les négociations devraient porter sur la totalité du montant restant de 751 Mds FCFA et les secteurs à financer devront être arrimés au PND 2021-2025 en cours de finalisation.
Dans sa présentation, Léa Djatti Diaté, Coordonnatrice du Secrétariat technique du C2D s’est d’abord penchée sur la situation financière.
Selon elle, le pays a reversé 1077,41 milliards de FCFA sur le compte C2D, à la BCEAO, sur les 1151,25 milliards de FCFA attendus, 27 conventions d’affectation signées (1er C
D :147 et 2ème C2D : 13) couvrant la totalité des 1151,25 milliards de FCFA soit 100%de taux d’engagement.
Elle a ensuite indiqué que le niveau d’exécution des opérations du C2D est jugé satisfaisant pour tous les acteurs et tous les projets sont achevés ou en voie de l’être à l’exception des projets ETFP, PRSS2, ECOTER et BARM.
« 115 milliards de FCFA de projets feront l’objet d’inauguration en 2021 », a insisté, la Coordonnatrice.
Le Directeur de l’Agence Française de Développement (AFD), au nom de la partie française, a annoncé que 181 milliards de FCFA restent à décaisser au titre du 1er C2D et 98 milliards de FCFA au titre du 2ème C2D.
Il a enfin révélé que 18 milliards de FCFA ont été affectés à la riposte sanitaire liée à la COVID-19.
Wassimagnon
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