Cameroun: Au moins 80 personnes tuées par Boko Haram, Hrw demande au gouvernement de renforcer la protection des civils
Human Rights Watch (Hrw) demande au gouvernement de renforcer la protection des civils face aux attaques de Boko Haram qui s’intensifient dans la région de l’Extrême-Nord.
Selon Hrw, au moins 80 personnes et des centaines de domiciles ont été pillés depuis décembre 2020.
Le gouvernement devrait prendre des mesures concrètes pour à la fois accroître la protection des communautés vulnérables, et s’assurer que la réponse des forces de sécurité face à l'aggravation de la violence soit respectueuse des droits humains.
« Boko Haram mène contre le peuple camerounais une guerre dont le coût humain est choquant », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
En ajoutant, « Alors que la région de l'Extrême-Nord du Cameroun devient de plus en plus l'épicentre de la violence de Boko Haram, le Cameroun devrait adopter et mettre en œuvre de toute urgence une nouvelle stratégie respectueuse des droits pour protéger les civils en danger dans cette région. »
A l’appui de l’enquête de Human Right Watch, il y a notamment des témoignages de riverains, des victimes d’attaques, d’activistes, de travailleurs humanitaires et les articles de medias locaux.
L’une des attaques récentes les plus meurtrières a été perpétrée à Mozogo le 8 janvier 2021, lorsque les jihadistes de Boko Haram ont tué au moins 14 civils, dont huit enfants, et en ont blessé trois autres, parmi lesquels, deux enfants.
L’insurrection de Boko Haram a démarré au Nigeria en 2009, avant de se répandre sur le lac Tchad notamment au Cameroun.
Selon un rapport du Centre d’études stratégiques de l’Afrique, le Cameroun a connu en 2020, le pic d’attaques de Boko Haram.
Le nombre d’évènements violents liés à des groupes islamistes militants dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun a grimpé de 90 %, pour atteindre environ 400 attaques, en 2020. Cela se compare à une augmentation de 52 % au Nigeria, l’épicentre de l’insurrection, indique le rapport.
La plupart des violences signalées au Cameroun ont pris la forme d’attaques contre des civils (plus de 59 %). Le nombre d’attaques contre les civils au Cameroun en 2020 (234) est plus élevé qu’au Nigeria (100), au Niger (92) et au Tchad (12).
Ces attaques consistent en des raids de Boko Haram, des enlèvements pour recrutement et rançon, des pillages de villages et de camps de personnes déplacées.
Depuis le début de la violence islamiste, plus de 5 000 personnes sont décédées au Cameroun. Tandis que le nombre total de camerounais déplacés dans la région de l’Extrême-Nord est d’au moins 321 900.
Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique estime que les violences de Boko Haram, vont continuer de se répandre au Cameroun, au moment où l’armée semble concentrée dans le conflit qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Les combattants de Boko Haram, acculés au Nigeria sont réfugiés dans les montagnes de l’Extrême-Nord (les monts Mandaras) et les villages frontaliers de Fotokol.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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