Cameroun: Reprise du procès des soldats impliqués dans le massacre de Ngarbuh
Cérémonie de commémoration des victimes du massacre de Ngarbuh (Ph)
Le procès des éléments des soldats impliqués dans le massacre de Ngarbuh reprend ce jeudi 18 mars 2021 au tribunal militaire de Yaoundé, c’est ce que prévoit l’audience criminelle consultée par Koaci.
Ouvert le 17 décembre 2020, le procès des trois militaires a été reporté deux fois.
Les soldats camerounais sont accusés d’avoir perpétré une attaque ayant fait 23 morts parmi les civils dont 13 enfants et une femme enceinte.
Apres avoir soutenu la thèse de l’incendie « involontaire », le gouvernement camerounais sous la pression internationale, avait reconnu l’implication des soldats dans le massacre de Ngarbuh, petite localité de l’arrondissement de Ndu, région du Nord-ouest ravagée par la crise anglophone.
Au terme d’une enquête menée par une commission mixte composée d’évêque, imam, président de la commission des droits de l’homme, activistes de la société civile, et magistrats militaires de premier plan, les autorités camerounaises ont reconnu que les soldats n’ont pas « respecté le cahier de charge de « reconnaissance », mais ont plutôt entrainé le gouvernement dans un rapport biaisé.
Selon le colonel Serge Cyrille Atonfack Nguemo porte-parole du ministère de la Défense, les militaires sont poursuivis «assassinats», « violation de consignes» «destruction de biens» et «incendie.»
Inquiétudes
Les avocats des familles des victimes s’inquiètent des difficultés pour leurs clients, d’assister aux audiences, dans un procès qui se tient à Yaoundé soit à quelques 380 km de Bamenda capitale régionale du Nord-ouest où ont été commises les exactions.
Les avocats auraient souhaité que le procès se tienne à Bamenda, « nos clients n’ont pas les moyens financiers de se rendre à Yaoundé », déclare Richard Tamfu l’un des avocats des familles.
L’attaque du village de Ngarbuh le 14 février 2020 est considérée comme l’une des pires de l’armée camerounaise contre les civils depuis le déclenchement de la crise anglophone en octobre 2016.
Le 3 février 2021, les familles des victimes de Ngarbuh ont reçu du gouvernement des denrées alimentaires et cinq millions de francs FCFA (7576,90 euros) chacune en guise de compensation pour la destruction de leurs biens.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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