Dans un centre commercial de Dubaï

Si le vide s'observe devant l'agence Air France du Plateau, à quelques centaines de mètres plus loin, ça grouille de monde chez celle d'Emirates et pour cause, avec la décrétée crise politique dite de la Covid-19, la destination Dubaï est préférée à Paris pour ceux qui souhaite effectuer leurs courses internationales.

Visa en une journée, vols fréquents, climat agréable, pays ultramoderne et politique moins répressive face à la crise systémique sanitaire, Dubaï, jusque-là privilégiée des commerçants, attire désormais la clientèle ivoirienne qui y retrouve toutes les boutiques parisiennes et d'autres encore, pour certaines, pas implantées en Europe.

"Avant j'allais faire mon shopping à Paris, comme à peu près tout le monde mais depuis la crise du corona, on a vu qu'à Dubai il y avait tout et que c'était surtout possible d'y aller sans difficulté, nous sommes nombreux à y être allés pour la première fois et à y retourner car c'est vraiment top, on se l'imagine pas tant qu'on n’y est pas allé, ça a aussi donné l'envie à nos amis, qui y vont désormais aussi, c'est dommage pour la France mais c'est le résultat des choix qu'ils ont fait aussi.", nous explique une jeune cadre d'une banque rencontrée dans le rang à l'agence Emirates d'Abidjan.

Depuis la crise du Coronavirus, la France infectée a fermé ses frontières avec une Côte d'Ivoire épargnée, de fait, le chiffre d'affaires d'Air France est en chute libre, du côté d'Emirates, c'est le contraire, une croissance de plus de 70% mesurée.

Si pour se rendre en France il vous faudra un "motif impérieux" et faire face à un système hyper répressif voire paranoïaque, à Dubaï on raisonne encore avec une certaine idée du plaisir de vivre tout en se pliant néanmoins, ordre mondial oblige, à certaines mesures sanitaires.

Pour indice, selon les estimations, un résident en Côte d'Ivoire dépense en moyenne par semaine 4 millions de Fcfa à Dubaï.

Amy Touré