Togo : La presse éprouvée, des interrogations
Journaux pour illustration (ph)
La suspension d’un journal privée togolais « L’Alternative » pour une durée de quatre mois en fin de semaine dernière par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ne cesse de susciter des avalanches de relations tant de la part des professionnels des medias que des acteurs politiques.
La dernière réaction en date est celle du député togolais Gerry Tama, qui dans une publication sur le réseau Facebook a écrit « la presse est-elle en danger au Togo? ».
Sur la convocation de la HAAC ayant abouti à la suspension prononcée contre L’Alternative, le journal a rappelé que son Directeur de publication (DP) et le Rédacteur en chef (REC) se sont présentés devant les membres de l’institution le 05 février 2021. L’affaire porte sur une plainte déposée à la HAAC par le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière Me Koffi Tsolenyanu qui s’estime diffamé par l’article intitulé « Justice / Succession Georges Kudawoo : Me Koffi Tsolenyanu, un faussaire au gouvernement » paru dans la parution N°940 du lundi 2 février 2021 dans L’Alternative.
Interrogations de Taama
Sur la sanction écopée par le journal L’Alternative, le député Taama qui souhaite que la justice se prononce a publié que « le journal L'Alternative doit pouvoir attaquer cette décision devant le tribunal (chambre) administratif. Des journaux ont déjà procédé ainsi et ont eu gain de cause. Il faut que la justice soit saisie ».
Sur les probables retombées de la suspension de l’Alternative, Taama dit craindre que « nous allons perdre encore des points au classement de la liberté de presse dans le monde, ça peut même avoir des incidences sur l'indice risque du pays et salir encore l'image du pays à l'international (des milliards de perdus, des milliers d'emplois ratés), et tout ça pour quoi ? Pour pas grand-chose ».
Autres réactions
Au sein de la presse nationale, Loic Lawson, un directeur de publication et par ailleurs président de l'Union de la Presse Francophone (UPF) session Togo a publié dans son tweet que « la suspension pour 4 mois du journal L’Alternative par la HAAC pour avoir traité un Ministre de faussaire est mauvais signe pour l’avenir de la presse qui se veut libre au Togo. En France Marianne à traité Sarkozy de voyou de la République alors qu’il était Pdt en fonction ».
Pour sa part, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson de la Dynamique Mgr Kpodzro (opposition) a exprimé sur Twitter son ras-le-bol en ces termes « en suspendant le journal L’Alternative, la HAAC confirme que le Togo est la 1ère dictature en Afrique de l’ouest ».
Et l’ancien ministre togolais de l’Administration territoriale François Boko de twitter que « les autorités ont préféré suspendre pendant 4 mois le journal L’Alternative, intimider son directeur de publication, M. Ferdinand Ayite, pour espérer étouffer et domestiquer une presse jugée trop fouineuse et trop indépendante ».
Nathanaël Olympio insiste sur « l’épée de Damoclès qui plane sur la tête des journalistes qui, soit elle tranche la liberté du média par la fermeture brutale et définitive, soit elle tranche un long temps de parution ».
La presse togolaise en particulier celle privée connait ces dernières semaines des difficultés, des convocations et au-delà des interrogatoires pour certains de ses responsables. Ces situations ont couté cher au journal l’Indépendant Express dont le récépissé de déclaration de parution a été retiré suite à l’affaire de l’article du « vol de cuillères dorées ».
Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana
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