Le pays a été secoué la semaine dernière par l’affaire le procureur de la République, Richard Adou, contre Yodé et Siro.

Lors d’un spectacle dans un maquis de la commune de Yopougon, les deux artistes ont accusé publiquement l’autorité judiciaire, sur des faits supposés, par celui-ci, de mener une justice partisane et d’être inactif sur certains actes jugés répréhensibles.

Une affaire qui a suscité beaucoup de réactions tant chez les politiques que dans le milieu artistique.

C’est le cas du Cercle des artistes pour la paix et l’émergence (Cape), par la voix de son président Noël Dourey, qui est un proche du pouvoir.

Selon ce dernier dans un communiqué relatif à cette affaire, « l’artiste, comme tout acteur de la société, doit faire un distingo entre l’exercice de son art et son activisme politique. Certes la satire sociale est une rhétorique usuelle dans l’univers artistique ou l’art, mais calomnier ou défier une institution ou des autorités, a un caractère outrageant, dépasse les lignes rouges et est donc susceptible de poursuites judiciaires ». 

Cependant le Cape implore la clémence du procureur de la République de revoir, dans la mesure du possible, l'effacement total de l'amende infligée à Yodé et Siro et la requalification de leur délai d’observation.

« Nous invitons par la même occasion tous les artistes et créateurs, en cette période post-électorale fragile, à mener des actions dans le sens de la cohésion sociale, et en appelons à leur sens de responsabilité », lance M. Dourey.

Yodé et Siro ont été condamnées à 12 mois de prison avec sursis et une amende de 5 millions de FCFA chacun pour outrage à Magistrat.

Donatien Kautcha, Abidjan