Côte d'Ivoire
I- Les faits
Convoqués à la Brigade de Recherche de la Gendarmerie nationale, deux artistes ivoiriens, les célèbres artistes-chanteurs Yodé et Siro, ont été placés en garde à vue le mercredi 2 décembre 2020. Selon leur avocat Maitre Jean-Serge Gbougnon, interrogé par les médias, Yodé et Siro ont été entendus pour « outrage à magistrat, troubles à l’ordre public et diffamation ».
MM. Dally Djédjé alias Yodé et Sylvain Decavailles Aba alias Siro, duo de chanteurs populaires du rythme ivoirien « Zouglou », sont connus depuis 1990 pour leurs chansons et langages libres et critiques sous tous les régimes en Côte d’Ivoire, du Président Henri Konan Bédié à nos jours, en passant par les Présidents Robert Guéi et Laurent Gbagbo, sans être inquiétés outre mesure jusqu’ici. C’est dans ce régistre reconnu comme le leur qu’ils ont interpellé, lors d’un recent concert public à Yopougon, le procureur de la République, Richard Adou sur son travail déséquilibré à la tête du Parquet d’Abidjan-Plateau : « Le procureur (…) est le procureur d’un seul camp. C’est quel pays ça ? Allez dire au procureur Adou Richard qu’un mort est un mort ».
II- Nos constats
Premier constat : L’arrestation de Yodé et Siro s’ajoutent à la série de détentions de plusieurs personnalités nationales victimes de la répression du régime comme :
- Au plan politique :
• L’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, le Secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA ,Maurice Guikahué, ainsi que de nombreux militants des Partis et Groupements politiques engagés contre le 3ème mandat inconstitutionnel d’Alassane Dramane Ouattara et arrêtés depuis le 3 novembre 2020 ;
• Le Secrétaire général adjoint et Porte-parole du FPI, Koua Banouakou Justin, enlevé, le mercredi 16 septembre 2020, à son domicile dans la ville de Korhogo, à 750 km d’Abidjan, au Nord du pays et détenu sans jugement au goulag du camp pénal de Bouaké.
- Au plan social : La dirigeante d’une organisation de la Société civile ivoirienne, Pulchérie Gbalet, arrêtée en août 2020 pour avoir appelé à manifester contre le 3ème mandat anticonstitutionnel ;
Deuxième constat : L’arrestation de Yodé et Siro prolonge la longue liste des dérives judicaires contre les libertés d’expression en cours depuis l’avènement par un coup d’Etat sanglant, le 11 avril 2011, de M. Alassane Dramane Ouattara à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire. Outre les arrestations politiques, M. Ouattara et sa justice aux ordres sévissent aussi dans les milieux religieux avec :
- Dans le milieu musulman : l’arrestation d’El Hadj Aguib Touré, Imam de la mosquée Al-Houda Wa Salam, de la commune d’Abobo (au Nord d’Abidjan), écroué le mardi 10 juillet 2018 à la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (MACA), pour « Incitation à la désobéissance civile, à la radicalisation et à l'extrémisme violent » et libéré le mardi 14 août 2018, après plus d’un mois de détention ;
- Dans le milieu chrétien :
• L’arrestation à Agboville (100 km d’Abidjan au Sud-Est du pays) du Pasteur N’Goran Koffi Israël, écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, le 1er août 2018 pour « diffusion d’une vidéo contenant des propos à relent tribal et xénophobe » ;
• La brutalité prémonitoire exercée à plusieurs reprises, en octobre 2011, par des éléments des FRCI (ex-rébellion) sur le Pasteur Jean-Pierre Zougrana, sauvé in extremis au quartier Williamsville, Résidences Paillet, grâce à l’intervention d’un parent lui-même élément des FRCI.
Troisième constat : L’arrestation de Yodé et Siro intervient alors que la communauté nationale et internationale semble se réjouir à l’idée que « la tension sociopolitique a nettement baissé en Côte d’Ivoire » depuis la rencontre acceptée, le mercredi 11 novembre 2020, par le président Henri Konan Bédié avec M. Alassane Ouattara dont la déclaration du 3ème mandat inconstitutionnel demeure à l’origine de tous les troubles.
III- Notre position
Face à tous ces actes qui brisent chaque jour la cohésion sociale en Côte d’Ivoire, le Front populaire ivoirien fondé et présidé par Laurent Gbagbo :
- S’indigne contre l’arrestation de Yodé et Siro, humiliés pour avoir dénoncé les tares du procureur Adou Richard ;
- Se réjouit de la mise en liberté des deux artistes, mais exige l’arrête de toute poursuite judiciaire contre eux ;
- Dénonce les dérives politico-judiciaires contre les libertés politiques, sociales et religieuses sous le régime Ouattara ;
- Prend à témoin et interpelle la communauté nationale et internationale sur les violences, les tueries impunies et la répression sans limite contre les opposants, les religieux, les responsables de la société civile et désormais contre les artistes en Côte d’Ivoire ;
- Demande l’arrêt des poursuites arbitraires et orientées contre les opposants politiques, les militants de la Société civile, les responsables religieux et les stars de la culture ivoirienne ;
- Exige la libération totale et sans condition de tous les détenus politiques, militaires et de la Société civile, détenus depuis 2011 à nos jours ;
- Réitère son appel à M. Alassane Ouattara, seul fautif de par son viol de la Constitution, à ouvrir, sans délai, un dialogue politique responsable et sincère avec les forces politiques et sociales, dans l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire.
Enfin, le FPI, tout en restant attaché au slogan « Asseyons-nous et discutons » cher au Président Laurent Gbagbo, invite ses militants et sympathisants, ainsi que tous les démocrates épris de liberté, de justice et de paix, à rester mobilisés et prêts à répondre promptement aux mots d’ordre, le moment venu.
Pour le Front populaire ivoirien
L’Ambassadeur Koné Boubakar
Vice-président, Porte-parole par intérim
Nous eûmes raison tantôt. Ces chanteurs illettrés de rue sont des sympathisants/militants du parti des animaux sauvages frontistes... Fait absolument divers donc... Pourquoi tremble-t-il donc s'ils n'ont rien n'a se reprocher ? Ils gagneront leur procès ? Ce pays est devenu de droit. Nul n'est au-dessus de la loi... On avance...
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