Alassane et Dominique Ouattara (en Chine, archive)

S'en aller loin de tout pour murir ses réflexions avant de prendre de grandes décisions aide parfois.

Alassane Ouattara pourrait bien avoir décidé de prendre ce recul en France avant de trancher sur quelques sujets d'envergure nationale.

Par exemple, maintenir au non dans la Constitution la vice-présidence laissée vide depuis juillet dernier après la démission de Daniel Kablan Duncan ou nommer quelqu'un après l'investiture du 14 décembre prochain, mais qui ?.

Cette vice-présidence pensée progressive mais finalement source de problème.

Idéalement elle devait faire l'objet d'un ticket électoral à deux lors de la présidentielle pour finalement se terminer en nomination par le président, avec l'accord du Parlement, composé de l'Assemblée nationale et du, sans intérêt pour l'heure, Sénat.

Autre sujet qui doit faire réfléchir le Président Ouattara réélu sans le panache qu'il souhaitait, celui du respect ou non de la Constitution quant à la tenue des législatives.

Au respect du texte fondamental, elles doivent se tenir avant la fin de l'année sauf qu'au sortir d'une présidentielle agitée, elles apparaissent comme un risque politique de légitimité pour le parti au pouvoir et plus largement pour le Président lui-même.

En effet, au regard des piètres résultats sur le taux de participation d'un grand nombre de cadres du parti, dont beaucoup de Ministres, cette échéance de terrain, locale, apparait risquée dans l'absolu d'une victoire nette qui confèrerait à Alassane Ouattara une tranquillité pour son mandat.

Les repousser pour mieux les préparer mais en donnant le temps à l'opposition d'elle aussi s'organiser, ou rester dans la ligne du respect de la Constitution en les programmant fin décembre, dilemme à l'évidence de calendrier pour Ouattara.

Troisième sujet qui pourrait être au menu des interrogations présidentielles, avec quelle nouvelle équipe composer ?

On l'a compris, outre les disparitions, lors de cette présidentielle Alassane Ouattara a été déçu par certains et satisfait par d'autres, bien souvent pas Ministre ou DG, mais cadres bien implantés.

Nul doute que la parenthèse française doit permettre au Numéro un ivoirien de prendre le temps de s'interroger sans pression, sur les uns et les autres.

Des proches collaborateurs et non des moindres s'activent déjà dans l'ombre pour les enquêtes de personnalités de ministrables.

Alassane Ouattara a quitté hier Abidjan pour un voyage privé en France. Il a rejoint son épouse et complice hors pair, Dominique, qui avait gagné Paris avant lui et est annoncé de retour à Abidjan le 9 décembre prochain pour prendre part à un conseil des ministres.

Mahoudi Innoncent, Paris