Adama Diomandé 

« Je demande à vous soldats, sous-officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, de vous regarder dans le miroir de votre âme et de votre conscience et d'agir pour stopper les tueries, pour préserver notre pays de pogroms, pour préserver la paix et la concorde. Agir pour redonner à notre Constitution ses lettres de noblesse », tel est l’appel lancé par Guillaume Soro depuis la France le 04 novembre dernier.

Un appel à l’insurrection que condamne M. Adama Diomandé cadre du RHDP, et président de l’Association de Défense de la Démocratie et des Libertés (ADDL), qui s’interroge sur le silence l’Etat français, comme, il l’a confié dans un entretien accordé à KOACI.

« La souveraineté de la Côte d’Ivoire ne peut être remise en question par la République Française. Soro doit se taire ou être condamné pour ses appels à l’insurrection armée », a-t-il confié avant de poursuivre. « Je trouve inacceptable que Guillaume Soro ex chef rebelle fasse des déclarations d’insurrection contre le pouvoir légal, sans aucune réaction des autorités Françaises (...) Par leur silence, elles donnent ainsi un permis d’impunité à un ex rebelle. »

Notre interlocuteur a révélé qu’il a adressé une note dans ce sens à l’Elysée et d’ajouter. « L’Elysée m’a répondu pour me dire avoir pris acte et souligné qu’un avertissement a été signifié à l’ex président de l’Assemblée Nationale. »

Poursuivant, M. Adama Diomandé a révélé que c’est lors d’une réunion à la Rue Lepic, que l’ancien Premier Ministre a dévoilé son plan. Selon lui, le président de GPS voulait diviser le RHDP et s’allier à Henri Konan Bédié.

« A cette réunion devant tous les cadres du parti. Soro prenant la parole a dit ceci : « Pourqoui le RHDP courtise le PDCI. Pourtant le RHDP est plus fort (...) la suite on la connait...». « Son plan était de profiter d’un vieillard. J’ai été choqué que des jeunes cadres du PDCI puisse laisser Bédié dans la main de Soro politiquement », s’est-il indigné.

Evoquant les violences qui ont émaillé tout le long du processus électoral, M. Diomandé appelle à dissocier la pratique politique de l’ethnie.

« C’est très important. Avec l’évolution de la Côte d’Ivoire, nous ne pouvons plus nous servir de cette pratique », a-t-il fait savoir avant de dénoncer les agissements de la diaspora ivoirienne sur les réseaux sociaux.

« Il est inadmissible que les ivoiriens qui sont à l’extérieur dans des pays de démocratie et de liberté, se permettent d’attiser la haine tribale pour envenimer la situation en Côte d’Ivoire. C’est complètement irresponsable. Certains qui sont en France sont des cas sociaux, parce qu’ils ne vivent que des allocations familiales. Ce sont eux à travers les vidéos veulent enflammer le pays. Le Gouvernement doit prendre des dispositions draconiennes pour traquer ces personnes irresponsables », a préconisé en fin d’entretien, Adama Diomandé, qui a passé 45 ans en Occident avant de regagner son pays.

 Pour rappel, ce dernier était sur les plateaux de télévisions européennes pour le compte d’Alassane Ouattara lors des débats politiques ivoiriens.

Donatien Kautcha, Abidjan