Cameroun : Avec l'arrivée des démocrates au pouvoir, faut-il craindre pour le régime Biya ?
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Le Cameroun est confronté à plusieurs crises sécuritaires. Il est ravagé dans les régions du Nord-ouest et du sud-ouest par la crise anglophone qui a débouché sur un conflit armé. Ce conflit oppose les forces de défense et de sécurité aux bandes armées séparatistes.
Les combats font rage. Selon l’Onu plus de 3000 personnes ont été tuées dans ce conflit. Et, 700 000 autres ont dû fuir leurs domiciles.
Dans la région de l’Extrême-nord, Boko Haram qui s’est divisée en deux branches intensifie ses exactions contre les civils. Les attentats kamikazes se sont multipliés ces dernières semaines. Contraignant les habitants des localités frontalières au Nigeria à se déplacer.
Pire, plus de 2,5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire au Cameroun en raison de ces conflits.
Au plan politique, de nombreux partis politiques continuent de contester la légitimité du régime Biya. Le SDF et le Mrc deux poids lourds de l’opposition exigent le dialogue national inclusif pour sortir de la crise anglophone. Et, la révision « consensuelle » du système électoral.
En outre, les manifestations de l’opposition sont interdites. Une centaine de manifestants du Mrc sont poursuivis par le tribunal militaire de Yaoundé pour « tentative de rébellion et attroupement aggravée », après les manifestations interdites du 22 septembre 2020.
Violence policière
La situation du pays déjà alarmante du fait des attaques de toutes parts dans le Nord-ouest et le sud-ouest, est aggravée par la violence policière.
Le 10 novembre 2020, la police a lancé des gaz lacrymogènes dans une salle d’audience sur des avocats agacés par la mise en détention provisoire de deux de leurs confrères.
Certains ont été molestés et trainés violemment au sol.
Les enseignants qui revendiquent leurs droits sont régulièrement molestés.
Faut-il craindre pour le régime Biya ?
Sur la gestion de la crise anglophone, Yaoundé n’a pas été en accord parfait avec l’administration Trump.
Tibor Nagy, le « Monsieur Afrique » de l’administration Trump s’était montré quelques fois très critique vis-à-vis du pouvoir de Yaoundé et parfois conciliant.
A la différence de Tibor Nagy, Kamala Harris la prochaine vice-présidente des Etats Unis d’Amérique était l’une des premières personnalités politiques du pays de l’Oncle Sam à se prononcer ouvertement pour une intervention militaire américaine dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le 7 décembre 2018 après l’assassinat du pasteur américain Charles Wesco, Kamala Harris et 9 autres sénateurs démocrates très influents adressent une pétition à Mike Pompeo le secrétaire d’Etat américain et demandent une intervention militaire au Cameroun.
Du côté de Yaoundé certains partisans du pouvoir estiment qu’il n’y a pas à craindre de Kamala Harris.
« Une fois au pouvoir l’on ne se comporte pas toujours comme lorsqu’on a été dans l’opposition. La réalité du pouvoir c’est de privilégier les rapports entre les Etats », déclare un ministre sous couvert d’anonymat.
Pour ce membre du gouvernement, une fois au pouvoir Kamala Harris va s’assagir.
Pourtant, de nombreux démocrates influents maitrisent le dossier Cameroun et ouvrent la porte aux leaders sécessionnistes, à l’instar de la sénatrice Karen Bass qui a conduit une délégation du congrès américain au Cameroun en juillet 2019.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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Merci à l'auteur de l'article pour la description de la situation dans ce pays frère. Ça devient trop compliqué au Cameroun. Mon avis en tant qu'observateur est que ce pays va se désintégrer après Biya... Time will tell...
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