Côte d'Ivoire : Isolé des localités environnantes, crainte de pénurie alimentaire à Bouaké
Une vendeuse d'attiéké poisson en attente de l'attiéké (ph KOACI)
Avec la fermeture de différents axes de la plupart des localités frontalières à la capitale de la région de Gbêkê, en raison du mot d'ordre de désobéissance civile lancée par les partis de l'opposition, l'acheminement des denrées alimentaires par voie terrestre sur Bouaké, connaît un criard ralentissement. En attente du verdict de l'élection présidentielle de la CEI, puis validation par le conseil constitutionnel, la population de Bouaké est confrontée depuis ces dernières heures, à non seulement une rareté de certains produits alimentaires, mais en plus, subit la hausse du coût des aliments de première nécessité.
« On ne gagne plus de l'attiéké (semoule de manioc Ndlr) chez les grossistes. Pour les rares femmes qui le prépare encore, ce qu'on vendait à 2000 fcfa, est devenu 3500 voir 4000 fcfa. Les femmes disent que le manioc ne rentre plus à Bouaké à cause de la fermeture des routes. Depuis 06 heures que ma fille est allée chercher de l'attiéké, il est 17 heures et elle n'est pas encore rentrée avec. Ça devient difficile. Ce qui est encore bon, c'est le poisson qu'on trouve un peu sur le marché mais les vendeurs nous disent que le prix de vente pourrait connaître dans les heures à venir une augmentation...» fait savoir Victoire, une vendeuse d'attiéké poisson dans un quartier populaire de Bouaké, encerclée par des clients en attente d'attiéké.
Malgré les réserves de stock de produits constatées dans différentes boutiques et supérettes de Bouaké visitées, les gérants de ces enseignes qui par le passé, s'abstenaient de le faire, affichent grandement les nouveaux tarifs sur des tableaux dressés à l'entrée de leur magasin.
Les boulangeries également prises d'assaut par des habitants à la recherche de nourritures, réussissent difficilement à satisfaire la demande, vue le nombre impressionnant de personnes, rassemblé devant le guichet de chacune d'entre elles, et le manque de farine et autres produits pour la fabrication du pain.
Avec cette rareté et la surenchère de tous ces fruits, légumes et autres denrées alimentaires constatées dans les marchés, l'inquiétude se ressent dans les ménages qui, vivant au jour le jour, peinent à avoir un minimum de moyen financier pour s'offrir de quoi se nourrir. En attendant une reprise normale des activités, tous espèrent une fin imminente de cette situation d'isolement liée à l'élection présidentielle, qui risquerait de plonger la ville de Bouaké dans une pénurie alimentaire.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire