Cameroun : Macron pourra-t-il de nouveau exercer la pression sur Biya pour la libération de Maurice Kamto ?
Ph
Les déclarations du président français Emmanuel Macron sur la libération de l’opposant Maurice Kamto avaient jeté de l’huile sur le feu des relations entre la France et le Cameroun.
En effet, le président français avait lâché une bombe en révélant les dessous de la libération de Maurice Kamto.
« J'avais dit au président Biya: Je ne veux pas qu'on se voit à Lyon tant que Maurice Kamto n'est pas libéré », avait déclaré Macron.
Avant d’ajouter, « Et il a été libéré par ce qu'on a mis la pression ».
« Je vais appeler la semaine prochaine le président Paul Biya et on mettra le maximum de pression pour que la situation cesse », promettait le jeune président français sur l’affaire des civils tués à Ngarbuh.
Le chef d’Etat français répondait à un activiste sénégalais présenté comme camerounais qui l’avait interpellé à l’occasion de l’ouverture du 57e salon international de l’Agriculture.
Malaise
La déclaration de Macron sur la libération de Kamto mettait à nu le régime qui évoquait l’application des mesures d’apaisement issues du Grand dialogue national qui s’était tenu à Yaoundé du 30 septembre au 4 octobre 2019.
Face à cette déclaration perçue comme une « faute politique », les partisans du régime sont montés au créneau pour dénoncer « l’ingérence étrangère française dans les affaires internes d’un pays souverain.»
Les officiels camerounais ont dénoncé la violation des usages diplomatiques.
A Yaoundé, des milliers de jeunes ont battu le pavé devant l’ambassade de France enchainant des chants anti français.
Des rapports sur le mécontentement populaire avaient été transmis au Quai d’Orsay, cœur de la diplomatie française.
Face à la monté du sentiment anti français, Paris a tenté de calmer le jeu.
Quelques jours plus tard, les deux chefs d’Etat avaient eu un entretien téléphonique à propos des violences dans la région du Nord-ouest annonçait l’Elysée.
Les présidents camerounais et français s’étaient accordés sur la nécessité d’une « enquête impartiale» sur les violences au Nord-ouest, indiquait un communiqué presse de l’Elysée.
Rebelote?
Cette fois, l’opposant Maurice Kamto leader du Mrc est de nouveau privé de liberté. La forme de sa détention a changé. Depuis le 22 septembre 2020, il est en résidence surveillée après ses multiples appels aux manifestations devant déboucher au départ du président Biya du pouvoir.
Robert Amsterdam l’avocat de Kamto a promis « l’enfer » au régime de Yaoundé qui n’a pas cédé aux premières pressions exercées par les « experts » de l’Onu.
Cette fois, Macron volera-t-il (encore) au secours de Maurice Kamto dont deux des plus proches lieutenants considérées comme organisateurs des marches du 22 septembre 2020 sont poursuivis par la justice ? Difficile d’être affirmatif sur le sujet.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire