Côte d'Ivoire : Élection présidentielle, des hommes de médias, responsables politiques dont Essy Amara, appellent à la responsabilité du personnel politique, au dialogue politique
24 heures après la publication de la liste des candidats à l'élection présidentielle d'octobre par le Conseil constitutionnel l'inquiétude gagne déjà les ivoiriens. Des personnalités de tous horizons et de tous bords, hommes de medias, responsables politiques, chefs d’entreprises, personnes issues de la société civile qui ont en commun la volonté que l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 se déroulent dans le calme et sans drame appellent à la responsabilité des Ivoiriens, en particulier du personnel politique, au dialogue politique et à une élection pacifique.
Ils ont produit une déclaration signée de Essy Amara, Jean Bonin Kouadio ou le Professeur Justin N’Goran Koffi, Venance Konan, journaliste, écrivain, Directeur Général du groupe de presse Fraternité Matin, Alafé Wakili, journaliste écrivain à Abidjan.
Toutes les bonnes volontés sont donc les bienvenues à rejoindre cette démarche qui n’est, dans l’esprit de ses initiateurs, qu’une première pierre posée dans la recherche de la Paix en Côte d’Ivoire, comme mentionné dans le document en notre possession.
Quelques extraits de la déclaration.
«Il y a dix ans, la Côte d’Ivoire a vécu une catastrophe politique à l’occasion de l’élection présidentielle. Cette catastrophe s’était soldée officiellement par la mort de 3.000 personnes. La lutte pour le pouvoir ne devrait jamais dégénérer en violences mortelles et fratricides. Les Ivoiriennes et les Ivoiriens pensaient ne jamais revivre un tel désastre, car ils ont mûri dans l’épreuve et ont progressé dans la difficile construction d’une Nation, certes diverse mais non disparate, encore moins divergente. Ils se sentaient immunisés contre les comportements et les mots dangereux, ceux qui conduisent à la violence. Ils se croyaient guéris contre le fiel de la haine et de l’exclusion en politique. Ils rêvaient ainsi à un débat public contradictoire, sain et constructif, dans une démocratie apaisée. Ils se disaient qu’enfin leur classe dirigeante, toutes tendances confondues, forte de valeurs communes, projetait à nouveau le pays vers le développement et le mieux être de son peuple. Bref, les Ivoiriens pensaient vivre dans une Côte d’Ivoire enfin réconciliée et « normalisée », où la diversité, les valeurs et la culture sont des forces, où les atouts naturels et économiques sont valorisés et où ce qui unit est désormais plus fort que ce qui divise".
«Se berçaient-ils d’illusions? Ce que nous vivons aujourd’hui, à la veille de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, inquiète : la haine et le refus de l’autre sont de retour. Les morts et les blessés de Daoukro, de Bonoua et d’ailleurs, doivent susciter en chacune et en chacun d’entre-nous un sursaut avant qu’il ne soit trop tard. Car si une prise de conscience n’est pas opérée d’urgence, les mêmes causes produiront les mêmes effets : la Côte d’Ivoire retombera dans la peur, les violences, les drames et les catastrophes. Sachant qu’aucun pays ne peut survivre à deux crises comme celles que la Côte d’Ivoire a vécues en 2010, ce qui se joue à la faveur du scrutin du 31 octobre 2020 est la survie même de la Côte d’Ivoire. Il n’y a que deux voies possible : le développement dans la diversité et l’unité de la Nation d’une part, ou la régression et l’évanescence de la Côte d’Ivoire. Nous, femmes et hommes de presse, des médias, opérateurs économiques, élus locaux et nationaux de tous bords, ivoiriennes/ivoiriens et non ivoiriennes/non ivoiriens, vivant en Côte d’Ivoire : - Rejetons les surenchères verbales, les violences physiques, et les destructions de biens publics ou privés qui sont le terreau des logiques d’affrontement ; - Refusons que les ambitions de quelques-uns se déploient au détriment du peuple Ivoirien et du pays tout entier ; - Refusons toute régression démocratique de la Côte d’Ivoire, si la violence prend le pas ; - Rejetons l’utilisation de la presse et des réseaux sociaux pour attiser les tensions ; - Refusons que le pays plonge dans le chaos, alors qu’il doit faire à face à une crise sanitaire et économique mondiale ; - Appelons au dialogue les acteurs politiques, avec l’implication et la participation des autres forces vives de la Nation ; - Appelons, dans un esprit non partisan, sans jugement, ni parti pris sur les débats en cours et avec la ferme volonté de faire tomber la tension en Côte d’Ivoire, à une campagne présidentielle apaisée. Il faut que le rendez-vous du 31 octobre prochain tienne ses promesses et soit un moment fort de la vie citoyenne du pays ; - Appelons la classe politique dans son ensemble à faire preuve de responsabilité et à permette au peuple ivoirien de choisir son avenir en connaissance de cause ; - Nous engageons à prendre des initiatives dans le sens du présent appel à la paix et à la non violence ; »
«L’élection présidentielle est l’affaire de tous. Elle ne doit en aucun cas faire l’objet d’un hold-up de la part des acteurs, quels qu’ils soient, de la vie socio-politique du pays. Stop à la surenchère verbale ! Stop à l’instrumentalisation d’une jeunesse et d’une population qui ne cherchent qu’à se construire un avenir dans la paix et la stabilité ! »
Wassimagnon
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