Cameroun : Le directoire du Mrc pas unanime sur l'appel à l'insurrection de son président Maurice Kamto
L’appel à l’insurrection populaire évoquée par Maurice Kamto, lundi dernier en vue de renverser le régime de Yaoundé par la rue, ne fait pas l’unanimité au sein du Mrc, sa propre formation qu’il dirige.
Dans un texte qu’il vient de publier, Célestin Djamen, le Secrétaire national aux Droits de l’Homme du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), rejette l’idée d’une insurrection par la rue envisagée par Maurice Kamto son président national.
Sans mentionner le nom de son chef, Célestin Djamen dit qu’il n’est pas d’accord avec la méthode impliquant des actions de rue visant à déloger par la force, Paul Biya 87 ans dont 38 au pouvoir.
« Soyons sereins et confiants, demeurons des vecteurs d'union et non de division. Le Cameroun est grand, quels que soient ses détracteurs, quels que soient ses gouvernants actuels ou à venir. Ce qui nous rassemble est éminemment plus grand que ce qui nous divise. Pour les impatients, n'oubliez pas que la révolution commence toujours quand se termine l'insurrection », a-t-il écrit.
Et, de poursuivre, « restons vigilants mais n'acceptons jamais les prophètes du "ça gâte ça gâte". Lorsque vous gâtez un vélo ou pire une sauce, sa restauration parfaite est rarement garantie. »
« Faisons confiance à la République et à ses valeurs, c'est le socle et le creuset de notre présent mais aussi de notre avenir commun. A défaut de penser à nos enfants pensons au moins à nous », va-t-il conclure.
Lundi, Maurice Kamto leader du Mrc a envisagé d’appeler ses partisans à une insurrection populaire au cas où le président Biya convoquait le corps électoral en vue des régionales. Selon Kamto, aucune élection en doit se tenir au Cameroun sans une modification préalable du système électoral et une résolution de la crise anglophone.
Cet appel a reçu plusieurs soutiens majoritairement venu des camerounais de l’extérieur. Mais, il a été fortement critiqué par des intellectuels et la classe politique dans son ensemble.
Le putsch malien pas contagieux
Pour Pierre Milla Asoute, leader du rassemblement démocratique pour la modernité du Cameroun (RDMC), l’insurrection ne sera jamais, « un projet de société et moins encore un programme politique de gouvernance et de développement ».
Dans une tribune, le président national du RDMC en exil indique, «l’insurrection au Mali n’est pas Covid19, une pandémie contagieuse».
L’avalanche de réactions se poursuit parmi les intellectuels proches de l’opposition.
Me Emmanuel Ashu (avocat, président de Reform Party), demande à Kamto de respecter la loi.
« Le MRC est soit légaliste, soit dans les sissongo. Il semble survivre dans les sissongo. Le Cameroun n’est pas le Mali, que Kamto arrête ça. C’est de l’insurrection. Il ne peut pas se cacher sous le parti politique pour organiser l’insurrection. Quand on va l’arrêter, il va crier qu’on en veut à sa personne. S’il n’a pas de proposition, qu’il se taise ! Quand il était aux élections, il y’avait les problèmes dans le NOSO », a déclaré l’avocat sur les ondes de la radio Dymanic.
Pour bon nombre d’observateurs, Maurice Kamto leader d’un parti non représenté au parlement et dans les conseils municipaux, fait simplement de la surenchère politique.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire