Cameroun : L'opposition se déchire autour du projet d'appel à l'insurrection de l'opposant Maurice Kamto
(Ph)
S’il y a un pays où l’opposition n’est jamais unanime en Afrique, c’est bel et bien le Cameroun. Les projets de l’opposition camerounaise n’ont jamais fait de consensus en son sein. Une situation qui fait les affaires du pouvoir en place.
Lundi, Maurice Kamto, président national du Mrc a lancé une nouvelle mise en garde contre le pouvoir de Yaoundé.
Kamto a promis de lancer une insurrection populaire qui aboutira selon l’opposant, au départ du président Biya du pouvoir en cas de convocation par ce dernier, du corps électoral dans le cadre des élections régionales pour lesquelles son parti le Mrc n’est pas concerné.
«Toute convocation du corps électoral par le gouvernement, (…) emportera automatiquement lancement d’une gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple de M. Paul Biya du pouvoir, sans qu’il y ait besoin d’attendre une nouvelle communication à cet égard », a déclaré Maurice Kamto.
Pour cet acteur de l’opposition extra-parlementaire, son combat face à la dictature du régime en place s’achemine vers sa phase critique.
Une sortie qui a fait bondir quelques acteurs politiques de la majorité mais aussi de l’opposition.
« L’action politique en république s’exerce dans les instances prévues à cet effet. (...) Toute autre approche visant à déstabiliser les institutions, ne passera pas », a réagi Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du Comité Central du RDPC au pouvoir.
Pas de consensus
La position du leader du Mrc rejoint la position du SDF exprimée depuis plus de deux décennies. « Le SDF est allé aux élections législatives et municipales parce que le régime de Yaoundé avait donné des assurances que les réfugiés et les déplacés internes allaient revenir dans le NOSO », a écrit Jean Michel Nintcheu, député et militant du Social Democratic Front (SDF).
Lors du double scrutin du 9 février 2020, le SDF a perdu plusieurs sièges de députés et des mairies qu’il contrôlait dans la région du Nord-ouest au profit de la formation de Biya.
La région du Nord-ouest secouée par la crise anglophone depuis fin octobre 2016 est présentée comme le fief du SDF.
La formation que dirige John Fru Ndi a reculé dans son bastion longtemps imprenable.
Selon les experts, ce recul s’explique en partie par le déplacement des populations qui ont fui les zones en conflits.
Shanda Tomne figure connue de l’opposition camerounaise prône le dialogue et se dit opposé à toute forme de prise du pouvoir par la force et la violence.
«Face aux appels à la violence et à l’intolérance, nous opposerons le patriotisme tout court, et nous prêcherons sans relâche le dialogue et la réconciliation. Le destin du Cameroun est au-dessus des ambitions personnelles et des intérêts des villages, et notre sécurité collective ne saurait être bradée, hypothéquée, ni soumise au chantage des individus ou des villages », écrit le leader du Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR).
Sur un plateau de télévision, Abel Elimbi Lobe de la plateforme Kawtal a frontalement attaqué Maurice Kamto.
Il estime que ce dernier est incapable de mobiliser sur le terrain et de battre le Rdpc au pouvoir, mais compte sur une insurrection pour diriger le Cameroun.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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