Pulchérie Gbalet ce mardi à Cocody (Ph KOACI)

La présidente de l’organisation Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI ) Pulchérie Edith Gbalet, proche de l'opposition, s’est prononcée ce mardi 28 juillet 2020 à son siège à Cocody sur d’importants sujets qui meubles l’actualité socio-politique ivoirienne, comme constaté sur place par KOACI.

Il s’agit bien entendu de l’importante question qui cristallise tous les débats en Côte d’Ivoire, notamment le probable troisième mandat du Chef de l’Etat, le vide constitutionnelle observé au sommet de l’exécutif ivoirien, l’indiscipline des militants du parti au pouvoir en ce qui concerne les mesures barrières. 

Abordant la question d’un éventuel 3è mandant du président de la République Alassane Ouattara, la présidente de l’ACI a tout simplement invité le Chef de l’Etat a renoncé à un tel projet qui ne l’honore pas selon elle dans la mesure où il s’est déjà engagé devant les députés à ne pas briguer un troisième mandat, un premier dans la 3eme République (Le Président Alassane Ouattara peut briguer deux nouveaux mandats depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution, ndlr).

«Nous demandons au Chef de l'Etat de se ressaisir et de ne pas se laisser entraîner dans cette énième erreur du RHDP en n’acceptant pas ce 3ème mandat, au nom de la paix.», a martelé Pulchérie Gbalet. 

Toujours sur cette question du 3è mandat la conférencière a déploré l’attitude de certains Chefs traditionnels et Rois qui encouragent le Chef de l’Etat à être candidat bien que la constitution ivoirienne ne le permettrait pas de rempiler un autre mandat. 

«Comment après cela, le Chef de l’Etat peut-il permettre aux cadres du RHDP et instrumentaliser certains Chefs traditionnels pour réclamer qu’il fasse un 3ème mandat ? C’est franchement honteux d’assister à ce ballet de fils indignes et irresponsables du pays qui osent cautionner publiquement la violation de la constitution…», a déploré la conférencière.

Poursuivant ses explications elle a rappelé les quatre revendications qu’elle avait récemment soumises aux autorités ivoiriennes, notamment la mise en place des conditions adéquates pour la tenue d’élections justes et transparentes et apaisées. 

Il s’agissait entre autres de la dissolution du Conseil constitutionnel, la prise d’une ordonnance pour reprogrammer la révision de la liste électorale, la réforme de la CEI avant la tenue du scrutin présidentiel.  

Elle a retiré son ultimatum du 06 août prochain et que si rien n’est fait son organisation appellera tous les ivoiriens à un sit -in le 14 août prochain à la place de la République au plateau. 

Toutefois la présidente de l’ACI a invité la communauté internationale "à intervenir pendant qu’il est encore temps".

À propos du vide constitutionnel observé au sommet de l’Exécutif elle a demandé au chef de l’Etat de parer au plus vite à cette situation "qui fragilise le pouvoir qui se résume à sa seule personne". 

En définitive la présidente de ACI a déploré et condamné l’incivisme et le non- respect des mesures barrières contre la Covid -19 par les partisans du pouvoir. 

Ce faisant elle a demandé au gouvernement la levée des mesures qui limite les rassemblements à 50 personnes maximum, afin "de permettre aux promoteurs de spectacles, aux artistes, aux bars, boîtes de nuit, à tous les lieux culturels d'ouvrir pour reprendre leurs activités car plusieurs milliers de familles vivent des revenus de ces activités" 

Jean Chresus