Cameroun : Gestion des fonds Covid-19, le PM annonce une enquête après les critiques de l'opposition
(Ph)
Le Premier ministre camerounais a annoncé une enquête de la chambre des comptes pour voir clair sur la gestion du fonds de Covid-19, après les critiques de l’opposition qui soupçonne des détournements massifs.
Le député du SDF Jean Michel Nintcheu qui a critiqué la gestion de la pandémie de covid-19 au Cameroun, dit ne pas faire confiance à une enquête de la chambre des comptes. Il exige plutôt la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire.
« Avec l'expérience du passé, personne ne croit à la chambre des comptes et ses audits tel qu'annoncés par le PM. C'est une commission d'enquête parlementaire sur la gestion du Covid-19 au Cameroun qu'il faut », a-t-il déclaré dimanche sur le plateau d’équinoxe, une télévision privée basée à Douala.
Selon le député de l’opposition de graves soupçons de « surfacturations, détournements, et conflits d’intérêts », pèsent sur les responsables du ministère de la santé publique en charge de la gestion de la pandémie de covid-19.
Le député estime qu’au moins 500 mille tests devraient avoir été effectués à ce jour en lieu et place des 145 000 actuels.
Manaouda Malachie le ministre de la santé publique avait balayé ces accusations, les qualifiant « d’allégations » des réseaux sociaux.
Avant le député, Human Right Watch avait formulé des réserves sur la gestion du covid-19 au Cameroun.
En juin 2020, l’Ong avait demandé au gouvernement de publier des informations sur les recettes, les dépenses et la gestion de son Fonds de solidarité pour la santé, ainsi que l’utilisation des fonds de la réserve d’urgence de santé face à la pandémie de Covid-19.
Selon l’Ong, les établissements de santé du Cameroun ont versé des contributions obligatoires à ce fonds d’urgence pendant plus de 25 ans.
« Le gouvernement devrait également débloquer de l’argent provenant de ce fonds pour soutenir les établissements médicaux qui font face à la pandémie de Covid-19, s’il ne l’a pas déjà fait, et ouvrir des enquêtes si une partie de ces fonds a disparu », martelait HRW.
Depuis 1993, la loi camerounaise exige que les établissements publics fournissant des soins médicaux primaires versent 10 % de leurs recettes mensuelles au Fonds de solidarité pour la santé. Les hôpitaux sont officiellement exemptés de cette charge, mais des membres du personnel médical ont affirmé à Human Rights Watch qu’ils contribuent également au fonds.
« Ce fonds, qui devrait relever de la responsabilité du ministère de la Santé, a été créé pour servir de réserve financière d’appoint lors d’urgences sanitaires. Cependant, à la connaissance de Human Rights Watch, qui a tenté sans succès d’obtenir des informations auprès du gouvernement, aucune information au sujet des règles de gestion de ce fonds ou de ses activités n’a été publiée, ce qui le rend vulnérable à la corruption et aux détournements », dénonçait l’Ong.
Situation épidémiologique
Sur le terrain, le coronavirus continue de progresser. Au 22 juillet 2020, le Cameroun comptabilisait 58 389 tubes de tests effectués et 80 903 TDR.
16 708 cas positifs dont 14 539 guérisons. Et 385 décès.
753 personnels de santé ont été infectés dont 17 décès. 31 femmes enceintes ont été contaminées au coronavirus. Sur l’ensemble du pays, 132 sur 190 districts de Santé sont en épidémie.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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