Côte d'Ivoire : Procès de Gbagbo et Blé Goudé, Katinan retient la non-évocation de la jurisprudence du tiers monde
Katinan ici en compagnie de Damana Pickass à Accra
En attendant le verdict final des juges de la chambre d’appel après l’audience qui a pris fin mercredi , Justin Katinan Koné , relève qu’une des leçons qui s’impose d’elle-même est que, pendant tout ce procès, aucune jurisprudence du tiers monde en général et de l’Afrique n’a été évoquée pour étayer une thèse ou pour contredire une autre.
L'expression tiers monde, se rapporte à l'ensemble des pays africains, asiatiques, océaniens ou du continent américain en carence de développement, faut-il le rappeler.
« Les jurisprudences évoquées, en dehors de celle des tribunaux internationaux ad ’hoc, viennent toutes des grandes démocraties. La situation peut paraître anecdotique surtout que les personnes poursuivies sont africaines et les victimes alléguées également. Mais il faut aller au-delà de l’anecdote. L’absence de jurisprudence africaine ou du tiers monde est tout simplement l’expression de la faiblesse des appareils judiciaires de nos pays, elle-même traduisant la corruption de nos démocraties », a-t-il indiqué ce jeudi après la fin de l’audience d’appel du procureur contre l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Selon le porte-parole de l’ancien président ivoirien, ailleurs, la justice a contribué à renforcer la démocratie grâce à la bataille des juges eux-mêmes pour garder leur indépendance par rapport au pouvoir politique incarné par l’exécutif.
« Chez nous, le juge reste encore le fonctionnaire qui sauve sa carrière par sa soumission au pouvoir politique. Dans ces conditions, comment ses décisions peuvent-elles faire autorité ailleurs. Je l’ai personnellement ressenti péniblement. C’est en cela que les propos les propos du Président Laurent Gbagbo le 5 décembre 2011 devant la chambre préliminaire de la Cour lors de sa première comparution résonnent comme une prophétie. En effet la démocratie est utile avant tout pour nous-mêmes les Africains. Dans la construction de cette démocratie la justice constitue la pierre d’angle. L'édifice de la démocratie ne tient pas debout dans nos pays du tiers monde parce que tout simplement cette Pierre angulaire est très fragile parce perforée de l’intérieur d’elle-même. Mais ça c’est l’affaire du juge lui-même. Malheureusement, même à la CPI, l’agissement de certains acteurs clé de l’affaire qui nous intéresse depuis ses débuts m’ont donné la mauvaise impression que l’ivraie judiciaire tiers-mondiste tente d’y prendre pied », poursuit-il.
Pour l’ex ministre délégué au budget du gouvernement Gilbert Aké N’Gbo, il appartiendra au juge de la CPI lui-même de veiller à ce que cette ivraie-là ne prospère pas en ce lieu.
« Autrement ce tribunal risque de sonner son propre glas pour une sépulture anticipée tant les intérêts contradictoires se cristallisent autour d’elle. Puissions-nous tirer profit de nos souffrances et des bonnes expériences venues d’ailleurs alors nous ferons tous œuvre utile à notre continent », a conclu Katinan.
Donatien Kautcha, Abidjan
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Katinan est actionnaire de koaci on dirait (sourire).
Une frustrée.
Totalement en phase avec toi Mr Katinan. Madame Bensouda qui se croit dans sa Gambie natale demande aux juges de la chambre d'appel d'annuler le travail abattus par les juges de la première instance. Tout ceci parce qu'ils auraient proclamé l'acquittement des accusés. C'est vrai que si c'était en Gambie ou même à Abidjan cette décision aurait été cassé mais là il s'agit d'une juridiction internationale. Nous osons espérer qu'elle se fera respecté..
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