Patrice Saraka et les membres de la coalition citoyenne ce lundi à Cocody (Ph KOACI)

Sur environ 4 millions d’électeurs à enrôler, selon les prévisions de la Commission Électorale Indépendante (CEI), seulement 413 468 nouveaux requérants ont été effectivement enrôlés sur la liste électorale à la date du 17 juin 2020 soit un taux d’inscription de 10,33%.

C'est ce constat que fait les partisans de l'ancien ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo, réunis au sein de la coalition citoyenne ‘’la voix du Peuple’’, portée sur les fonts-baptismaux le samedi 13 juin 2020 dernier à l’hôtel Belles-Côtes. 

Patrice Saraka, proche collaborateur de Blé Goudé, a, au nom de cette coalition qui vise faire enrôler au moins 3 millions d’électeurs actifs capables de porter la voix du peuple, dressé un tableau sombre du processus d'enrôlement ce lundi 22 juin 2020, à Cocody Angré, au siège du Congrès Panafricain pour la Justice et l'Egalité des Peuples (Cojep) de Charles Blé Goudé, comme constaté sur place par KOACI.

Le secrétaire général du Cojep Patrice Saraka affirmant que depuis le lancement de cette coalition, des équipes ont été envoyées sur le terrain pour sensibiliser les populations, a dénoncé un déficit de communication avec absence de campagne de proximité ; une absence d’informations sur la nature des documents exigés pour l’enrôlement ; des difficultés techniques à procéder au changement en ligne du lieu de vote (le scannage du code QR de la carte d’électeur n’est pas toujours opérationnel) ; une absence d’équipements adaptés à la modification des données personnelles dans certains centres d’enrôlement et la lenteur dans la délivrance des documents afférents à l’enrôlement (jugements supplétifs dans le cadre des audiences foraines spéciales, certificat de nationalité, certificat de résidence).

Une pénurie de timbre pour l’établissement des jugements supplétifs et des certificats de nationalité. Le coût d’établissement de certains documents (certificat de nationalité, certificats de résidence) pas toujours respecté.

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Des difficultés liées à l’isolement du grand Abidjan (obtention des autorisations de sorties, manque de moyens de transport en commun) ; un dispositif d'accueil inadapté à la saison pluvieuse, empêchant certains électeurs de se faire enrôler ; un retard de démarrage de l’opération d’enrôlement dans certaines localités et dans certains pays étrangers", sont autant de de manquements que Patrice Saraka a mis en lumière.

Il a révélé que tous les 10 848 centres d’enrôlement annoncés par le CEI ne sont pas fonctionnels.

Au vu de tous ces dysfonctionnements, le secrétaire général du Cojep a demandé au nom de la coalition citoyenne "la voix du peuple" la prorogation de l'opération d'enrôlement et du processus de révision de la liste électorale au-delà du 24 juin 2020. 

"Pour nous, cette opération devrait durer au minimum 30 jours. Démarrée le 10 juin dernier, la révision de la liste électorale devrait donc se poursuivre jusqu’au 10 juillet 2020.", a-t-il fait savoir.

"Le renforcement de la communication communautaire de proximité, en particulier sur les radios dédiées ; l'affichage dans les sous-préfectures, les mairies et les commissariats du listing de tous les centres d'enrôlement par commune ; la mise à disposition d’équipements adaptés à la modification des données personnelles dans tous les centres d’enrôlement ; la prise de mesures administratives adéquates pour la réduction des délais de délivrance des documents exigés pour l’enrôlement et la mise en place dans tous les centres d’enrôlement d’un dispositif d’attente adapté à la saison des pluies.", sont les propositions que le médecin de Charles Blé Goudé a préconisé.

Enfin, il a invité avec insistance toute la population ivoirienne âgée de 18 ans et plus à se rendre massivement dans les centres d'enrôlement de leurs localités afin de s'inscrire sur la liste électorale. 

Jean Chrésus