Flindé

En raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de la COVID-19, la gestion des ivoiriens de l’Extérieur s’est articulée autour de deux actions majeures. 

Le rapatriement des ivoiriens bloqués du fait de la COVID-19 et la mise en place d’un mécanisme d’appui aux Ivoiriens vivant à l’extérieur et rendus vulnérables du fait de la COVID-19.

Albert Flindé, ministre de l’Intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur a donné l'information aux sénateurs ce jour à l'occasion d'une séance d’information parlementaire sur la gestion de la pandémie. L'invité du jour s'est prononcé «sur les mesures prises par le Gouvernement en faveur des Ivoiriens établis ou retenus hors de Côte d’Ivoire en raison de la crise sanitaire due à la Covid-19. »

Il a annoncé que le dispositif de rapatriement, a consisté en la mise en place de la plateforme regroupant les ministères techniques concernés par les évacuations des Ivoiriens non-résidents bloqués du fait de la COVID-19, notamment son département et les ministères en charge de la Santé, des Affaires étrangères et des transports. 

Selon le bilan dressé par Albert Flindé, à ce jour, 975 ivoiriens bloqués du fait de la COVID-19, dont 179 au Moyen Orient, 117 aux Etats-Unis et 679 en Afrique, ont été rapatriés. Selon lui, en se référant au communiqué du conseil des ministres à sa session du 29 avril 2020, il s’est agi d’aider les personnes disposant de titres de voyage acquis avant la fermeture des frontières et dont le cours des déplacements a été impacté directement par les mesures prises par les Etats dont le voyage a pu commencer sans se terminer ou le retour a pu être compromis. 

Cliquez pour agrandir l'image  

 

«Le billet d’avion et/ou à défaut les cachets dans le passeport attestent de cette situation. Il faut noter que les vols en provenance du continent africain ont été à la charge de l’Etat, » a précisé, le ministre, insistant au passage que le processus d’identification des ivoiriens bloqués à l’extérieur se poursuit par le biais des ambassades. 

«Par ailleurs, tous les passagers signent une fiche de santé COVID-19 et un engagement sur l’honneur, les obligeant à respecter la mise en quarantaine à l’INJS jusqu’à l’obtention du résultat du test de dépistage. Le suivi en Côte d’Ivoire est réalisé par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, » a-t-il poursuivi.

Relativement au cas spécifique des Ivoiriens résidant à l’extérieur et rendus vulnérables du fait de la COVID-19, des efforts sont également en cours. Pour répondre efficacement a leurs préoccupations, il a déclaré qu'il est mis en place un mécanisme d’appui en collaboration avec le ministère des Affaires Etrangères, le ministère de l’Economie et des Finances et le ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté.

Cliquez pour agrandir l'image  

 

Albert Flindé a rappelé qu’un fonds de solidarité, dont les Ivoiriens résidant à l’extérieur sont désormais bénéficiaires, a été mis en place dans le cadre de la politique de riposte à la COVID-19. Il a affirmé qu'à ce jour, plus de 4000 Ivoiriens de l’extérieur en situation vulnérable du fait de la COVID-19, répartis dans environ une vingtaine de pays, ont été identifiés pour un appui spécial de l’Etat. 

Le processus d’assistance se poursuit avec la collaboration des différentes missions diplomatiques qui continuent de recueillir les préoccupations des ivoiriens de l’extérieur.

Le Sénat et le portefeuille ministériel de l'intégration sont appelés à travailler en synergie d’actions en vue de répondre aux préoccupations des ivoiriens vivant loin de la mère patrie. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette mission spécifique, le Sénat envisage, en temps opportun, l’organisation d’un forum à l’intention des ivoiriens établis hors de Côte d’ivoire.

Son Président, Jeannot Ahoussou Kouadio, l’a signifié au ministre, Albert Flindé et a mentionné que ce Forum visera à créer un cadre de concertation entre tous les acteurs clés concernés par la situation des concitoyens établis à l’extérieur en vue de trouver des solutions pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.

En attendant la mise en place d’un cadre de collaboration formelle entre les deux Institutions, il a posé de nombreuses questions de fond touchant à la situation générale des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire à l'invité du jour du Sénat.

«A combien de personnes peut-on estimer la diaspora ivoirienne aujourd’hui ? Les fichiers dont nous disposons sont-ils fiables, sont-ils conformes à la réalité du terrain ? Comment se caractérise cette diaspora et quelles activités les Ivoiriens de l’Extérieur mènent-ils en général ? Pourquoi ont-ils préféré l’option de l’immigration ? Les étudiants ivoiriens inscrits dans les universités et grandes écoles étrangères constituent une frange particulière de nos concitoyens établis hors de Côte d’Ivoire. Comment sont-ils suivis et quelles dispositions sont prises pour lutter contre la fuite des ‘’cerveaux’’ ivoiriens ? Comment les ivoiriens établis hors de la Côte d’Ivoire contribuent-ils au développement de notre pays ? Dans le contexte lié à la pandémie nombre de nos compatriotes ont été surpris par les mesures de fermeture des frontières, combien ont pu être rapatriés à ce jour ? Pouvez-vous nous donner les critères de sélection des pays désignés pour ces opérations de rapatriement ? Quel est le coût de ces opérations et jusqu’à quand ces opérations se poursuivront-elles ? Monsieur le Ministre, le Gouvernement a également annoncé un soutien financier particulier de l’Etat de Côte d’Ivoire aux étudiants ivoiriens résidents en Chine. Quand on sait que la pandémie s’est répandue partout au monde, ce soutien s’est-il étendu aux étudiants ivoiriens des autres des autres pays ? Le Gouvernement a également annoncé l’accès des citoyens retenus à l’étranger au fonds de solidarité nationale pour les personnes vulnérables. A ce jour, combien d’ivoiriens établis hors de Cote d’Ivoire ont pu bénéficier de ce fonds ? »

Telles sont quelques unes des questions posées par le Président du Sénat au ministre de l’Intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur qui sont restées malheureusement pour la plus part sans réponses.

Wassimagnon