Côte d'Ivoire : ESATIC, les enseignants solidaires de leurs deux camarades « révoqués » par la Direction en grève, la CNEC menace de paralyser toutes les structures
Les enseignants grévistes masqués pour la photo (ph KOACI)
Les cours sont arrêtés à l’Ecole Supérieure Africaine des Techniques de l'Information et de la Communication (ESATIC) d’Abidjan.
Les enseignants de cet établissement observent une grève en signe de solidarité à deux de leurs collègues, qui ont reçu chacun, de la part du Directeur Général, un certificat de cessation de service.
Au point que la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs de Côte d'Ivoire (CNEC) a pris fait et cause pour les enseignants et menace de paralyser toutes les structures pour dénoncer le caractère « fantaisiste » de certaines décisions, dans l’enseignement supérieur.
Les enseignants révoqués ainsi que les responsables de la CNEC, ont co-animé au siège de la Coordination à l’Université Félix Houphouët-Boigny, une conférence de presse ce jour pour prendre à témoin l'opinion nationale.
Dr Dakouri Narcisse délégué CNEC-ESATIC a en présence de son adjoint, Zamblé Raoul, (tous deux révoqués) donné les raisons de leur départ forcé.
« Alors que toute la population était confinée suite aux mesures sanitaires prises par le Conseil National de Sécurité (CNS) pour contenir la propagation de la pandémie de la maladie à Coronavirus, le 07 avril 2020, Le Directeur Général de l’ESATIC a ordonné au cours d’une réunion aux enseignants d’assurer les cours en ligne. Ces derniers devaient, pour le faire, se déplacer jusqu’à l’ESATIC afin d’utiliser les ordinateurs et la connexion à leur disposition dans les bureaux. En tant que syndicalistes, nous avons demandent des mesures d’accompagnement au Directeur à savoir la mise à la disposition de chaque enseignant d’un kit de travail comprenant un ordinateur portable et une connexion internet pour leur permettre de travailler depuis leur domicile, convenir d’un mécanisme de calcul des heures de travail effectuées en ligne, pour leur prise en compte dans le décompte annuel final, confiner dans un document, toutes les mesures convenues avec les différentes parties, tout en précisant la période de validité desdites mesures.», a expliqué le délégué.
Selon lui, le Directeur général a vu en leurs propositions, une manière de bafouer son autorité. D’où sa décision de les faire partir de cette école, malgré les démarches menées jusque là auprès des autorités compétentes pour trouver une issue à ce problème.
Johnson Kouassi, Secrétaire général de la CNEC a pour sa part dénoncé des « humeurs d’un individu en rapport aux droits d’autres individus qui voudraient que leurs droits ne soient pas bafoués.».
« Nous ne pouvons pas lâcher cette affaire, ça commencé à Cocody. Elle a été introduite à l’ENS, dans les lycées, aujourd’hui, nous avons l’impression que les velléités syndicales sont en train d’être tuées afin que le syndicalisme n’existe pas du tout et que les Directeurs , les présidents, les DG fassent ce qu’ils veulent, au détriment des enseignants chercheurs », a-t-il indiqué.
Le SG affirme enfin que cette cessation est juridiquement fausse parce que ce n’est pas au Directeur Général de faire cesser.
« Il peut rendre compte à la fonction publique, et la fonction publique en une séance extraordinaire va statuer sur le cas, avec des preuves matérielles.», a conclu, le Professeur Johnson Kouassi.
Wassimagnon
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