Côte d'Ivoire : Condamnation de DP à payer 2,5 millions de FCFA chacun, 11 syndicats de la presse écrivent au Procureur de la République pour lui demander de surseoir aux poursuites
Convoqués la veille à la brigade de Recherche d'Abidjan, les deux Directeurs de publication ont été condamnés par Adou Richard Christophe, Procureur de la république à payer la somme de 2,5 millions de FCFA « pour divulgation de fausses informations ».
Il s'agit de Paul Koffi, Directeur de Publication du quotidien proche du PDCI, «le Nouveau Réveil » et de Vamara Coulibaly Directeur de Publication du quotidien indépendant «Soir Info » du Groupe Olympe.
Dans une lettre syndicale adressé au Procureur de la République dont nous avons obtenu copie, l'Intersyndicale du secteur des médias en Côte d'Ivoire,(ISMCI) dénonce ces condamnations et interpelle, Adou-Richard Christophe.
Regroupant 11 syndicats de la presse, l'Intersyndicale demande au Procureur de la République de mettre fin aux poursuites contre les Directeurs de publication, car les journalistes ivoiriens de toutes lignes éditoriales confondues, jouent assez bien leur part dans la sensibilisation et l’information des populations face à la pandémie à coronavirus, sans aucun appui financier additionnel de l’Etat de Côte d’Ivoire.
«Tous les organes de presse en Côte d’Ivoire ont librement choisi de mettre en veilleuse toute actualité pour consacrer la majorité de leurs UNES à la sensibilisation sur le coronavirus. Aussi prennent-ils, chaque jour que Dieu fait, d’énormes risques avérés sans grand moyen de protection contre le Covid-19, pour couvrir les évènements des ministères en charge de la lutte contre la pandémie et aller au contact des populations pour un meilleur relai des mesures prises par le gouvernement dont le Procureur de la République représente en principe les intérêts, » se justifie l'ISMCI par le biais de son porte-parole adjoint, Sam-Wakouboué.
Selon l'Intersyndicale, à travers ces interpellations, le Procureur de la République «catégorise les médias en Côte d’Ivoire, tout en agissant dans un objectif sous-entendu d’opposer les acteurs des médias les uns aux autres et aussi bien les journalistes aux hommes politiques ainsi qu’à la population civile. »
En référence aux propos tenus par certains acteurs politiques ivoiriens, Sam-Wakouboué estime que le Procureur de la République ivoirienne n’est pas aussi alerte que quand il s’agit de s’opposer aux Journalistes.
«En début de ce mois de mars, un homme politique, en la personne du secrétaire exécutif du Pdci Rda, Maurice Kacou Guikahué, sans apporter la moindre preuve palpable à ses dires, a, ici et devant tous, appelé les populations ivoiriennes à se mobiliser contre le processus électoral en cours dans ce pays, soutenant que la Banque mondiale aurait offert la somme de 30 milliards de FCfa pour que le pouvoir d’Abidjan délivre gratuitement les Cni aux acquéreurs. Malgré le démenti de la Banque mondiale, l’homme politique n’a jamais été entendu par les services du Procureur. Au contraire, il était question de lui offrir gracieusement un large espace télévisuel dans un face à face finalement foiré avec le Directeur exécutif du parti au Pouvoir pour qu’il argumente au mieux et à son aise ses propos. Tout récemment, c’est encore un secrétaire d’Etat, en charge des Affaires maritimes, monsieur Philippe Legré qui a alerté l’opinion publique sur la présence d’un contingent de 18 ressortissants italiens potentiels malades du Covid-19 qui seraient en passe de distribuer la maladie dans la région du Gbôklè. Finalement ce fut le plus retentissant facknews de la pandémie à coronavirus en Côte d’Ivoire.
Encore là, point de réaction des services du Procureur. Dans le même temps, c’est la chaine française France24 qui bien ayant en terre ivoirienne un correspondant permanent, n’a pas pris le soin de vérifier l’information sur la mort d’un premier cas de Covid-19 pour la diffuser dans son journal Afrique. Encore là un simple rappel à l’ordre n’est pas venu des services du Procureur, « à expliqué, le porte-parole adjoint.
Face donc à la situation qui prévaut, l'Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire (ISMCI) prend l’opinion nationale et internationale ainsi que la Fédération internationale des Journalistes (FIJ), qu’en Côte d’Ivoire la liberté d’expression et avec elle, les acteurs des médias sont en train d’être bâillonnés.
«C’est un recul que nous saurons admettre sans réagir. De ce qui précède, les syndicats ivoiriens engagés dans la défense des acteurs des médias en Côte d’Ivoire et du métier de journalisme, se réservent le Droit de saisir les institutions diplomatiques, les organisations mondiales de défense de la liberté de la presse pour que cesse dans notre pays cet harcèlement du Procureur de la République contre les Journalistes ivoiriens, » promet, l'ISMCI.
Elle demande la liberté de ses camarades convoqués ce mardi 31 mars 2020 devant la brigade de recherches sur
Instruction une fois de plus du Procureur de la République et veut que cessent les lourdes amendes infligées aux entreprises de presse ivoiriennes qui ploient déjà sous le poids des charges insupportables.
Sam-Wakouboué ne doute pas que si cette pratique continue, elle conduira résolument vers la fermeture de nombreuses entreprises de presse, si ce n’est l’objectif recherché par le Procureur de la République.
Wassimagnon
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La déontologie journalistique stipule l'obligation des journalistes à s'assurer de la véracité irrévocable de leurs écrits. Pire, nous savons tous que nous sommes en guerre dans une période sensible. Je crois que 2,5 millions, c'est raisonnable... Cela servira de leçons aux autres aussi...
Et puis, ce sont bien des récidivistes... C'est connu... Donc, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes...
Les journalistes doivent faire TRES ATTENTION avant de publier des infos sur "Coro".
Voilà. Tout a été dit par l'intersyndicale. Le procureur est visiblement partial dans sa manière d'agir. Pas plus que récemment un journal proche du RHDP a affirmé que Mabri préparait un coup d'état. Qu'en est-il devenu ? Alors que c'est plus grave. Qu'il ait coronavirus ne doit pas empêcher la presse de faire son travail de journalisme. Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe dans la presse en occident. Ils ne sont pas tous du même avis que ce que les gouvernements disent. Et ils en ont le droit. À vrais dire ce régime moribond et abonné à l'incompétence notoire veut museler la presse et imposer une narrative. Tous le monde doit dire que le gouvernement travail sinon on propage des fausses nouvelles. Ce n'est différent sous les dictatures.
Lorsqu'on a affaire un dictateur qui criait surtout le toit qu' il allait instaurer une démocratie semblable à celle des États-unis d'Amérique on ne peut que tirer sur tout ce qui bouge, même les feuilles mortes ne sont pas épargnées. Dramane est usurpateur, un mythomane, un danger pour la nation.
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