Simone Datté du Cofed, Claude Bléka ex-détenu et Fred Kommel, président du mouvement "Je reste debout pour ma Patrie" à Yopougon (Ph KOACI)

Dans la journée du vendredi dernier, Claude Bléka, président d'un mouvement d'ex-détenus de la crise postélectorale a été enlevé dans son quartier de Yopougon Azito, comme annoncé dans un précédent article.

Pendant des jours, sa femme, sa famille et proches qui n'avaient aucune nouvelle de lui ont saisi la police.

Claude Bléka, membre également du collectif "Je reste debout pour ma Patrie", un mouvement composé d'anciens combattants proches de Ouattara et d'ex-détenus pro-Gbagbo pour promouvoir la paix et la réconciliation a été retrouvé projeté dans le quartier de Yopougon Sable tard dans la nuit du lundi, apprend KOACI auprès de ses proches.

Hier mardi 17 mars 2020, au Baron de Yopougon, le collectif des femmes des détenus (Cofed) de Simone Datté, en compagnie de Claude Bléka étaient devant la presse pour expliquer les circonstances dans lesquelles l'ex-détenu a été enlevé.

Claude Bléka affirme que le 13 mars dernier il a été enlevé par des hommes en arme à bord d'un véhicule de type 4X4.

Drogué et inconscient, l'homme révèle qu'il s'est retrouvé dans une salle.

"Lorsque j'ai retrouvé mes esprits, mes ravisseurs m'ont demandé où j'ai mis les armes que les ex-combattants m'ont remis. J'ai répondu qu'ils ne m'ont pas donné des armes et qu'eux et nous, sommes mis ensemble pour prôner la paix et la réconciliation. Après ils me demandent je fais une mobilisation pourquoi? J'ai dit que c'était pour le lancement de notre mouvement.", a-t-il expliqué.

Claude Bléka a affirmé que ses ravisseurs qu'il ne pourra malheureusement pas reconnaître parce qu'étant inconscient et chaque fois qu'ils échangeaient, lui avait le dos au mur, lui ont dit que leur union avec les ex-combattants avait pour objectif de faire un coup d'Etat.

C'est après le lancement de leur mouvement le samedi dernier au Baron de Yopougon et vu le contenu des messages adressés par le collectif que Claude Bléka affirme avoir été libéré par ses ravisseurs qui ont pris encore le soin de le droguer et le jeter à Yopougon Sable le dimanche nuit dernier.

Ces manœuvres, Simone Datté, présidente du Cofed les a condamné avec la dernière énergie.

"Nous condamnons avec la dernière énergie cet acte de barbarie qui n'est pas loin d'un acte de banditisme et nous prenons à témoin les organisations des droits de l'Homme sur la vie de Bléka Claude et des autres ex-détenus", a fait remarquer la présidente du Cofed.

Enfin, Simone Datté a affirmé que cette menace d'enlèvement voire d'assassinat vient peser comme une épée Damoclès sur la tête des ex-détenus de la crise postélectorale déjà hantés par des problèmes de santé.

Jean Chrésus