Coralie Gevers et Amadou Gon (ph)

En plus des 600 millions de FCFA mobilisés par l'État de Côte d'Ivoire, dans le cadre de la lutte contre l’épidémie du COVID-19, la Banque mondiale vient d'approuver la demande du gouvernement pour un soutien d'urgence de 342 millions de francs CFA, pour le financement d’une première partie du Plan de préparation contre le Coronavirus.

Coralie Gevers, Directrice des Opérations de la Banque mondiale a donné l'information aujourd'hui au cours de la double cérémonie de clôture du Projet de Renforcement du Système de Santé et de Réponse aux Urgences Epidémiques (PRSSE) et de lancement du SPARK-SANTE.

«La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée (avec 4 cas déclarés à ce jour). Nous ne sommes que trop conscients que cette pandémie constitue une réelle menace pour la santé de la population, le fonctionnement du système de santé, et l'économie du pays. La Banque est disposée à apporter un financement supplémentaire en fonction de l’ampleur de l’épidémie, et à travailler étroitement avec le gouvernement de Côte d’Ivoire pour évaluer les impacts potentiels du COVID-19 sur l’économie, » a déclaré, la Directrice des opérations.

Elle reconnait néanmoins que pour répondre à cette épidémie, il faut bien sûr un système de surveillance épidémiologique efficace mais aussi et surtout un système de santé de base robuste pour tous.

Selon elle, le Projet de Renforcement du Système de Santé et de Réponse aux Urgences Epidémiques (ou PRSSE) – qui s’est récemment clôturé et dont nous tirons les leçons aujourd’hui – a contribué à ce double objectif. 

«D’une part, le PRSSE a financé le renforcement des antennes de surveillance épidémiologique. Nombre d’équipements protecteur et matériel acquis grâce au PRRSE peuvent désormais être utilisés dans la lutte contre le COVID 19. D’autre part, le PRSSE a contribué au renforcement du système de santé de base dans 19 districts couvrant plus de 7 millions de personnes en utilisant une approche de paiement basé sur les résultats. Dans ces mêmes districts, les équipes techniques ont constaté une amélioration de la qualité des soins et une augmentation de l’utilisation des services, » a mentionné Coralie Gevers.

Tout en saluant les améliorations réalisées au cours de la dernière décennie dans le domaine de la Santé, elle soutenu que les paiements directs représentent toujours la principale source de financement du système de santé. Près de 40 %.

«Le gouvernement a donc décidé de se focaliser sur l’amélioration des services de santé et sur le financement de ces services via la Couverture Maladie Universelle (CMU). C'est pourquoi le Groupe de la Banque Mondiale, conjointement avec le Mécanisme de Financement Mondial (GFF) – dont je remercie les partenaires --, a renouvelé son engagement dans le secteur santé avec une enveloppe de 220 Millions de dollars, pour le financement du projet d’Achat Stratégique et d’Harmonisation des Financements et des Compétences de Santé (SPARK-Santé). L’extension à l'ensemble du territoire nationale de l’achat stratégique centré sur les prestations « gratuites », ainsi que l’appui à l’expansion de la CMU, devrait permettre d’améliorer la demande de soins, et à son tour réduire la part des dépenses directes de santé des ménages, »a-t-elle précisé. 

La Directrice des opérations a ajouté que la composante Fonds d'intervention en cas d'épidémie permettra à la Banque mondiale d’être plus réactive à la demande du gouvernement en cas d'épidémie, telle qu'elle se présente aujourd'hui.

«Ce financement ne pourra à lui seul répondre à tous les besoins du système sanitaire ivoirien. En revanche, ensemble nous pourrons aider la Côte d’Ivoire à renforcer son système de santé pour le bien-être de sa population. À l'Unité de coordination du projet et à tous les acteurs de la mise en œuvre, nos équipes techniques se tiennent à votre disposition pour vous apporter toute l'assistance nécessaire afin d'obtenir des résultats tangibles pour les populations cibles. Je réitère l'engagement de la Banque mondiale à soutenir les efforts nationaux en vue de relever les défis du secteur de la santé, »a conclu Coralie Gevers.

Le Projet d’Achat Stratégique et d’Harmonisation des Financements et des Compétences de Santé (SPARK-Santé – P 167959) est considéré comme la plus grosse opération du portefeuille de la Banque mondiale en appui au secteur santé en Côte d’Ivoire.

Le projet SPARK-Santé est le nouveau programme en faveur de la santé en Côte d’Ivoire soutenu par la Banque mondiale et le Global Financing Facility (GFF).

Selon, Konan Kouassi Clovis, Economiste de la Santé Coordonnateur de l’UCPS-BM, il vient étendre et compléter les acquis du PRSSE et opérationnalise en partie les interventions majeures contenues dans le Dossier d’investissement issu du premier Dialogue national sur le Financement de la santé de la Côte d’Ivoire en avril dernier et concrétise l’engagement de la Banque mondiale à prendre une part active au financement durable et stratégique du secteur.

«L’objectif de Développement (ODP) du SPARK-santé est d’améliorer l’utilisation et la qualité des services de santé pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile en Côte d’Ivoire. Sa mise en vigueur est intervenue le 18 Juillet 2019 pour une durée de 6 ans (de 2019 à 2025), »a-t-il mentionné.

Le représentant du ministre de la Santé s'est réjoui de l'exécution du financement pour la mise en œuvre du Projet de Renforcement du Système de Santé et de réponses aux urgences Epidémiques (PRSSE), d’un montant de 77 Millions USD dans les délais requis et se dit satisfait de l’ensemble des indicateurs.

«Il est important de noter qu’avec la réhabilitation de 80 centres de santé de 1er contacts, le PRSSE à améliorer les conditions d’offre de soins de plus de 1 300 000 habitants (dont 60 % situé en zone rurale ou dans des quartiers avec des populations économiquement faible) pour une moyenne de 45 000 consultations/mois. L’on peut indiquer que cette contribution qui va dans le sens du programme social du gouvernement, » a-t-il rappelé.

Wassimagnon