Budget de Noël à la baisse, moral légèrement en berne, le premier round des fêtes de fin d'année s'est tenu dans un engouement totalement particulier, bien différent des autres années, comme constaté un peu partout dans la capitale économique Abidjan. 

Des commerces qui n'ont pas pu écouler leur stock aux maquis et boîtes de nuit à moitié pleins au réveillon de Noël, les abidjanais sont restés englués dans la morosité cette année. En effet comme observé début décembre, et de fait prévisible aux regards de la même rengaine des difficultés financières, les indicateurs de confiance et de joie dans les ménages sont restés à l'orange, affichant un moral en berne et un desengouement progressif pour les fêtes. 

Corroborant cette humeur chagrine des fêtes, dans la commune de Yopougon, principal quartier populaire d'Abidjan réputé pour son effervescence effrénée, l'ambiance n'a pas été au rendez-vous. " Les commerçants se plaignaient la veille. Et alors qu'on croyait que l'ambiance des maquis allait changer les choses, ça été finalement la même perte pour eux aussi." se sont prononcés certains habitants, dans une impossibilité de s'expliquer concrètement. 

" À force des casses et des déguerpissements entrepris sans relâche dans la commune, Yopougon a perdu ses rues monumentales d'ambiance" ont également tenté d'attribuer des causes nombres de personnes interrogées, mais très vite rattrapées par une difficulté persistante dans les explications "le problème d'argent qui ne circule pas.". 

Un autre fait : la situation politique avec la cristallisation des tensions qui ne seraient pas faits pour rassurer. Dans la commune de Marcory, au sud du district d'Abidjan plus précisément, les avis se sont plutôt concentrés sur l'après fête, à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre. " On ne peut pas totalement s'investir dans la joie, sachant que nous nous approchant d'une grave crise qui se profile" ont relevé toutes les personnes. 

À Abobo, une autre commune populaire au nord d'Abidjan, récemment soumise aussi à une vaste opération de déguerpissement des emprises du domaine public, la même morosité sera observée. "Ici nous avons subi des casses juste au mois des fêtes. La mairie aurait pu attendre au mois de janvier. Hélas cette situation a redirigé les clients ailleurs" ont regretté quelques gérants de maquis et boîtes de nuit. Mais qu'à cela ne tienne, sont revenus les mêmes peines d'argent et les soucis d'un environnement politique très peu rassurant. 

Cocody, Treichville... comme la plupart des quartiers observés à Abidjan, hélas la traditionnelle ambiance des fêtes n'a pas été observée. Un tel scénario observé ces dernières années depuis la chute du pouvoir Laurent Gbagbo, et qui contraste outrageusement avec le beau constat de la croissance économique. 

Adriel