Côte d'Ivoire: Mise en œuvre d'un inventaire forestier et faunique national après 41 ans
Photo de famille (ph KOACI)
Un bilan de mi-parcours a été présenté hier sous l’autorité du Ministère des Eaux et Forêts, du Directeur de l’Agence France et Développement et des entités participantes, dénommée Inventaire Forestier et Faunique National (IFFN), menée sur financement C2D par ONF Côte d’Ivoire a constaté KOACI.
Lancé début janvier 2019, la Côte d’Ivoire a officiellement lancé son projet d’inventaire forestier et faunique national (IFFN) et l’a présenté début mars 2019 à l’occasion de l’atelier de son lancement. Prévu pour durer deux ans, ce projet dont la maîtrise d’ouvrage nationale est assuré par le Ministère des Eaux et Forêts (MINEF), et dirigé par les entités suivantes : l’Institut National de l’Information Géographique et Forestière (IGN), l’IGNFI, l’ANADER, l’OIPR, l’Université Nanguy Abrogoua, l’INPH de Yamoussoukro et la SODEFOR vise à actualiser les connaissances sur les ressources forestières et fauniques du pays afin de donner au gouvernement ivoirien des leviers d’actions lui permettant une gestion optimale de ses ressources.
Après plusieurs mois de mise en place et de préparation, le projet va à partir de septembre 2019 démarrer la phase effective des formations et des inventaires. Au total, ce sont près de 120 agents de la SODEFOR (Société de Développement des Forêts), de l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves) et de l’ANADER (Agence Nationale d’Appui au Développement Rural) qui vont être formés à l’application du protocole d’inventaire, à l’utilisation des appareils de mesure qui vont être utilisés lors de ces campagnes d’inventaires, et également au maniement des outils de collecte. Ces parties techniques seront complétées par des modules plus spécifiques à chaque opérateur : reconnaissance des arbres pour les agents de la SODEFOR, reconnaissance des animaux et indices de présence pour l’OIPR.
Pour le colonel Mé Kouamé : « Il urge d’en faire l’état des lieux des ressources naturelles et forestières que comptent notre forêt national afin d’élaborer la fertilité des sols, la pression atomique, l’inventaire des sols humides pour diversifier des cultures rentables à l’essor économique. Le dernier inventaire lancé date de 1978 ce qui fait pratiquement 41 ans et a eu lieu à l’époque que sur la zone sud de la Côte d’Ivoire. »
Après les interventions des conférenciers, il ressort que pour mieux évaluer la situation actuelle, il est nécessaire de faire un état des lieux des surfaces forestières restantes, sur lequel s’appuieront les actions à mettre en œuvre dans le cadre de la Politique de Préservation, de Réhabilitation et d’Extension des Forêts.
Disparition des ressources forestières
Plus de 16 millions d’hectares en 1960, moins de 3 millions en 2019. La forêt de la Côte d’Ivoire a perdu 90% de sa surface et ne couvre plus que 9 % du territoire ivoirien. Avec des conséquences très néfastes sur le régime des pluies, facteur essentiel pour l’agriculture, ressource principale de la Côte d’Ivoire.
Plan d’actions
Les formations « forêt » se dérouleront dans les sites d’Adzope, d’Abengourou, et d’Odienné, les formations « faune » auront lieu à Fresco et Nassian et, enfin, les formations en socio-économie se déploieront à Gagnoa.
A l’issue de cette phase de formation, la phase d’inventaire pourra alors débuter. 31 régions et 108 départements répartis sur tout le pays seront visités par les agents techniques préalablement formés. Ce vaste programme conduira les techniciens à se déployer sur 1 417 unités d’échantillonnage de 25 hectares (inventaire « forêt » et enquêtes socio-économiques) et les observations de la faune seront réalisées sur 994 transects (ou parcours d’observation de la faune) répartis sur l’ensemble du pays.
Les opérations d’inventaire forestier et faunique sur tout le territoire national démarrent cette année. Pendant deux ans, des équipes d’agents spécialisés (SODEFOR, OIPR, ANADER) vont sillonner méthodiquement les 31 régions et les 108 départements du pays en vue de dénombrer à la fois les arbres et la faune présents.
Le colonel Mé Kouamé
Avec l’appui des autorités préfectorales et par la voix d’une centaine de radios régionales de proximité, les populations seront informées au fur et à mesure de l’arrivée des agents et priées de bien les accueillir.
En raison de ses multiples incidences sociales et économiques, la préservation de la forêt est l’affaire de tous.
Chacune des 31 équipes déployées disposera de tablettes munies d’un programme de saisie et de contrôle qui permettra de collecter les données (le type de forêts, leur composition, la structure dendrométrique, leur surface, les espèces fauniques existantes et leur densité, l’estimation des impacts humains sur les écosystèmes forestiers) dans un cadre méthodologique similaire.
Les données, une fois collectées, seront envoyées au moins une fois par semaine par internet au serveur basé dans les locaux d’ONF Côte d’Ivoire à Abidjan. L’équipe projet procèdera ensuite à leur traitement et aux analyses.
La phase d’inventaire est particulièrement importante et délicate. Il est d’une part essentiel que les données collectées soient représentatives des réalités rencontrées sur le terrain et, d’autre part, qu’elles soient de bonne qualité pour permettre une prise de décision des pouvoirs publics la plus efficace possible. Il est donc déterminant que les opérateurs s’approprient durablement la méthodologie de collecte en amont. Cette appropriation est d’autant plus importante qu’à l’issue du projet, une structure pérenne verra le jour et poursuivra le travail engagé.
Il est également important que les populations dont les parcelles vont être visitées par les opérateurs techniques, soient informées au préalable de la mise en œuvre des inventaires. A cette fin, un important programme d’information et de sensibilisation sera mis en place, notamment par le biais des radios de proximité.
Les données ainsi collectées viendront confirmer ou nuancer la nette tendance à la déforestation et à la dégradation des forêts de Côte d’Ivoire, mesurée par imagerie satellitaire. La forêt ivoirienne serait en effet passée de 7,8 millions d’hectares en 1990 à 3,4 millions d’hectares en 2015.
Jean Chresus
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C'est vraiment pas trop tôt... Mieux vauttard que jamais. Et en tant qu'observateur, nous saluons à cet effet la clairvoyance du pouvoir Ouattara pour les générations futures en faisant non seulement l'inventaire mais aussi en implémentant ou cherchant des solutions idoines pour preserver cela. Oui, ce don du Créateur, il est de notre devoir se le protéger et pérenniser. Merci. On avance...
Oui inventaire pour mieux orienter les boukface et autres parent dans leur sale boulot de destruction. Chienlit
C'est bien beau de faire l'État des lieux.. ce qui urge ce n'est pas de rechercher qu'est ce qui pousse ici ou là .notre terre d'Éburnie est très très riche tout pousse partout...ce qui attire justement les bouki à venir s'approprier sans autorisation aucune ...nos forêts classées sont défrichées partout avec la complicité et la protection de Wattrogo bouche tordue .cette déforestation sauvage est un crime contre notre pays . Il faut plutôt et sutout militariser ( en nombre et en armes de guerres )le corps des agents des eaux et forets ; des drones pour les reperer et aller les ZIGOUILLER...
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