Cameroun: Ouverture du Grand dialogue national sur fond de polémiques, d'inquiétudes et d'incertitudes (Papier Général)
Le PM procède à l’ouverture du GDN
Au Cameroun, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a procédé ce lundi à l'ouverture du Grand dialogue national (GDN).
Convoqué par le président Biya le 10 septembre dernier le GDN a fait l'objet de critiques et charrié des frustrations au regard de la forte présence des partisans du pouvoir dans les délégations venues des différentes régions du pays lors des consultations.
Au même moment, planent des inquiétudes et des incertitudes sur la capacité du GDN à sortir les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest de la crise anglophone qui les secoue depuis fin octobre 2016.
Les tenants du pessimisme évoquent l'absence des principaux leaders anglophones malgré la présence très applaudie de quelques ex-combattants démobilisés et déradicalisés.
La cérémonie d’ouverture au palais des congrès de Yaoundé a démarré par un culte interreligieux et s'est poursuivie par l'exécution de l'hymne national en langue anglaise par les ex-combattants.
Marginalisation
Yannick Kawa Kawa un des chefs des bandes armées a évoqué comme raison à la crise, la marginalisation des anglophones.
"Nous sommes marginalisés. Nous sommes traités comme des citoyens de seconde zone dans nos propres régions", a-t-il déclaré.
Poursuivant, "l'administration et les compagnies dans nos régions sont, entre les mains des francophones même les admissions dans les grandes écoles"
Mais pour l'ex-combattant c'est désormais le temps du "dialogue" du "pardon", du "vivre ensemble" et du "travail".
Il a souhaité "longue vie à la république du Cameroun", après avoir invité ses ex-compagnons à déposer les armes.
À sa suite le chef du gouvernement a rappelé que le GDN a été convoqué pour trouver un "terme" à la crise anglophone.
"C'est pour mettre un terme à ces violences et permettre aux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest de retrouver la sérénité nécessaire au plein épanouissement des populations qui y vivent que le chef de l'Etat a décidé [...] de convoquer ce Grand dialogue national", va déclarer Dion Ngute.
Une vue des participants au Grand dialogue national
Pour le PM, c'est une "responsabilité historique" qui incombe aux participants venus des dix régions du pays et de la diaspora.
Après avoir rendu un hommage à toutes les victimes, le chef du gouvernement qui préside le GDN a rappelé aux délégués que le GDN de Yaoundé, "offre l'occasion historique de trouver dans l'exemplarité des pères fondateurs du Cameroun, "la force de transcender les différences" pour faire valoir la diversité culturelle.
"Si l'histoire nous a fait héritiers de deux langues officielles que sont le français et l'anglais, notre intelligence commune devrait nous conduire à en user comme une source d'opportunités et non comme une source de contraintes dirimantes à notre vivre-ensemble", va t'il marteler.
"Voulons-nous que les générations futures gardent de nous le souvenir d'avoir été incapables de trouver des réponses consensuelles, à des préoccupations qui ne sont pourtant pas insolubles? Ou alors, voulons-nous être considérés comme de véritables "artisans de la paix" dans la résolution de cette crise qui a privé un grand nombre de nos enfants de leurs parents, de leur scolarité, et menacé leur avenir, parfois de manière irréversible? s’est-il interrogé.
La paix comme Levier
Dimanche, dans une déclaration, le pape François a appelé depuis le Vatican les chrétiens du monde entier à prier pour la paix au Cameroun.
"Demain, lundi aura lieu au Cameroun, une rencontre du dialogue national pour rechercher une solution à la difficile crise qui, depuis quelques années, affine le pays. M'associant aux souffrances et aux espérances du très bien-aimé peuple camerounais, je vous invite tous à prier pour que ce dialogue puisse se révéler fructueux et conduire à des solutions pour une paix juste et durable, au bénéfice de tous. Que Marie Reine de la paix intercède pour nous" a écrit le pape François dans un message.
Plusieurs thèmes sont prévus lors du GDN. Il s’agit du bilinguisme ; la reconstruction et développement des zones touchées par le conflit ; le retour des réfugiés et des personnes déplacées ; le système judiciaire et éducatif, la décentralisation et le développement local, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants et même le rôle de la diaspora dans le développement du pays.
Le débat sur la forme de l’Etat est exclu du GDN.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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Des observateurs l'ont déjà noté. Nous restons sceptiques quant à l'issue de ce grand machin national. Le malaise est profond et il faut un changement total de leadership. Ce ne sont pas à notre sens quelques pourpalers sur tapis rouge qui changeront cette réalité. Cependant, je m'empresse de préciser que nous ne souhaitons pas un échec pour corroborer notre sceptiscisme. Loin de là... Nos frères Camers aiment s'intesser à notre politique et c'est de bonne guerre. Nous aussi Ivoiriens allons nous interesser à leurs oignons pourris internes. Ou bien ? On observe à distance cette fois..
Plutôt lire : ... s'intéresser...
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