Burkina Faso: Les chefs traditionnels en ordre de bataille pour les droits de l'enfant
Plus de 100 chefs traditionnels se sont engagés pour accélérer les actions en faveur de la réduction de la malnutrition des enfants, l’élimination du mariage des enfants et l’abandon de la défécation à l’air libre, considérés comme trois priorités et résultats clés pour les enfants.
« Nous, chefs traditionnels et coutumiers du Burkina Faso (...) prenons l’engagement solennel d’œuvrer dans nos régions, zones et villages respectifs, à l’élimination de la malnutrition, du mariage des enfants et de la défécation à l’air libre ! », ont-ils indiqué dans une déclaration solennelle.
Cet engagement fait suite à leur participation à l’atelier national de plaidoyer pour les résultats clés en faveur des enfants, organisé par l’Association Belwet en partenariat avec le Gouvernorat de la région du Centre et l’UNICEF.
« Nous sommes la passerelle entre tradition et modernité. Depuis des années nous avons acquis une expérience dans le domaine de l'eau et l’assainissement. Nous, les Naaba, nous sommes écoutés et respectés », a affirmé chef traditionnel de Leo, Sa Majesté Piyo.
« Chers chefs traditionnels, chers ‘Naaba’, nous comptons sur votre engagement, sur votre influence pour convaincre les populations de vos régions respectives de s’emparer de ces problèmes et de contribuer aux solutions qui sauveront la vie de centaines de milliers d’enfants et leur donneront les opportunités nécessaires à réaliser leur plein potentiel », a lancé la représentante de l'UNICEF au Burkina Faso, Dr Anne Vincent.
Au Burkina Faso, la malnutrition sous-tend près de la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans.
Plus d’un million d’enfants sont touchés par un retard de croissance, cause d’une vulnérabilité accrue aux maladies, d’une baisse de leurs capacités cognitives, et d’une probable incapacité à atteindre leur plein potentiel tant physique qu’intellectuel à l’âge adulte.
« La nutrition est fondamentale pour l’enfant. Un enfant bien nutri sera en bonne santé, pourra construire sa vie et être utile pour sa famille, sa communauté et son pays », a souligné le Larlé Nabaa Tigré, désigné champion national pour la nutrition.
Par ailleurs, le mariage des enfants reste largement pratiqué au Burkina Faso où plus de la moitié des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans.
Une fille mariée sera plus susceptible d’abandonner sa scolarité, de subir des abus et des violences sexuelles, d’être contrainte à travailler, et à risque de grossesses précoces, mettant sa santé et celle de son enfant en danger.
Quant à la défécation à l’air libre, elle est pratiquée par 48% de la population et 62% des élèves. Cette pratique favorise la propagation de maladies diarrhéiques, parasitaires et respiratoires ainsi que la détérioration de l’état nutritionnel des enfants.
Boa, correspondant permanent de KOACI au Burkina Faso
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