Cameroun: Affaire Kamto reportée au 8 octobre prochain, comprendre ce procès, la chronologie des faits
Maurice Kamto, leader du Mrc (Ph)
Le procès de Maurice Kamto et 90 autres de ses coaccusés qui s'est ouvert ce vendredi 6 septembre 2019 au tribunal militaire de Yaoundé a été reporté au 8 octobre prochain.
Parmi les accusés, figurent entre autres Maurice Kamto (Mrc), l'artiste musicien Abe Gaston connu sous le nom de Valsero, Christian Penda Ekoka (Agir), Albert Ndzongang (Dynamique), Paul Eric Kingué (Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau-MPCN), Célestin Njamen (transfuge du SDF), Michèle Ndoki et autres Alain Fogue.
Le collectif des juges est dirigé par le colonel Abega Mbezoa Epse Eko Eko présidente du tribunal militaire de Yaoundé situé au camp de l'Unité.
L’audience qui démarré peu après 12 heures locales (11h00 TU) plus d’une heure après l'installation des accusés a été interrompue une cinquantaine de minutes plus tard pour un malaise de Christian Penda Ekoka.
Les accusés sont poursuivis pour actes de terrorisme, complicité d'actes de terrorisme, outrage au chef de l'Etat, hostilité envers la patrie, trouble à l'ordre public, incitation à l'insurrection, destruction des biens publics et privés….
Chronologie des faits
Tout commence le 14 juillet 2018, lorsque des cadres du Mrc conduits par Alain Fogue, déposent le dossier de candidature de Maurice Kamto à l'élection présidentielle du 7 octobre 2018.
Pendant la campagne électorale, que tient Maurice Kamto avant le scrutin, il laisse entendre devant ses partisans qu'il n'acceptera aucun autre résultat que sa victoire.
Le candidat du Mrc se dit investi de la mission de "tirer le penalty".
Le 8 octobre, soit moins de 24 heures après le scrutin, Kamto dont le parti avait à peine 5 000 représentants dans les quelques 25 000 bureaux de votes repartis sur l'ensemble du territoire, dit avoir transformé le penalty en but. "J’ai tiré le penalty et j'ai marqué le but" (entendez, je suis vainqueur de l'élection), déclare Kamto devant les médias.
Dans la foulée, il demande au président Biya d'organiser une « transition » pacifique du pouvoir et donne des garanties au président Biya sur sa sécurité et celle de sa famille.
La déclaration de Maurice Kamto soulève un tollé de condamnations dans la classe politique. Dans les rangs de l’opposition l’on reproche à Kamto de s’être autoproclamé " président élu " au mépris de la loi.
Sous le feu des critiques, le candidat du Mrc se rétracte. Le professeur d’universités introduit un recours en "annulation" du scrutin présidentiel au même titre que deux autres principaux candidats de l'élection notamment Cabral Libii et Joshua Osih.
Ils évoquent les nombreuses irrégularités qui ont émaillé le déroulement du scrutin.
Le lundi 22 octobre 2018, le Conseil constitutionnel proclame les résultats.
Au terme d'une audience fleuve retransmise à la télévision à capitaux publics, il déclare Paul Biya vainqueur avec 71,28%, Maurice Kamto second avec 14,23%, Cabral Libii est troisième avec 6,25%.
Le député Joshua Osih candidat du Social Democratic Front (SDF, principal parti de l'opposition) totalise 3,35%.
Maurice Kamto crie à la mascarade et annonce sa prestation de serment au rond-point Nlongkak le même jour que Paul Biya.
Le Mrc met sur pied un plan de "résistance national", pour dénoncer ce qu'il qualifie de "hold-up électoral" du camp Biya.
Le parti programme des " marches blanches", toutes interdites par les autorités administratives.
Le 26 janvier 2019, plusieurs manifestants du Mrc sont arrêtés par les forces de l'ordre qui ont fait usage d'armes à feu.
Accusée d'avoir tiré sur des manifestants à mains nues, la police s'en défend.
Dans une conférence de presse conjointe, René Emmanuel Sadi le ministre de la Communication et Paul Atanga Nji en charge de l'Administration territoriale (Minat, équivalent du ministère de l'intérieur) indiquent que la police n'a fait usage d’aucune arme à feu.
Selon le gouvernement, des balles blanches et des gaz lacrymogènes ont été tirés.
Officiellement, l’on ne déplore aucun mort. 117 personnes sont interpellées.
Le soir du 26 janvier, les ambassades du Cameroun en France, en Allemagne, à Londres sont saccagées.
Les manifestants occupent les lieux, affichent sur les murs les photos de Maurice Kamto et diffusent sur les réseaux sociaux des vidéos de leurs actes. Ils sont clairement identifiables.
Toute la classe politique s'indigne. C’est une première dans l'histoire du Cameroun.
Les autorités vont condamner ces actes et déplorer la perte des centaines de documents administratifs, des pièces personnelles dont des passeports.
Détention provisoire
Le 28 janvier 2019, Maurice Kamto et ses alliés sont arrêtés à Douala au domicile d'Albert Ndzongang puis transférés à Yaoundé.
Lors de la longue procédure, les avocats de Kamto saisissent la Cour d’appel du Centre à
Yaoundé. Cette dernière a rejeté la requête des avocats de l’opposant Maurice Kamto. Ceux-ci souhaitaient que la juridiction déclare le tribunal militaire incompétent.
Les avocats de Kamto ont indiqué dans leurs prétentions que cette affaire "concerne des civils".
Ils ont été déboutés au motif que les juges militaires avaient déjà été saisis.
Et, il y a un précèdent. En effet, le 10 mars 1990 le Bâtonnier Yondo Black, Albert Moukong, Henriette Ekwe, Moutome Kwa, Bwanga, Feko, Hamani, Ekane ont été jugés par le tribunal militaire pour ..."incitation" à la révolte.
Plus tard, plusieurs dizaines de militants du Mrc seront libérés en deux vagues pour faits non établis. Selon le parti plus de quarante militants du Mrc sont libérés. D’autres sources indiquent que 74 militants en tout, ont été libérés.
Si Maurice Kamto et compagnie sont reconnus coupables par le tribunal militaire, ils risquent de lourdes peines.
Armand Ougock, correspondant permanant de Koaci au Cameroun
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Merci M. Ougock de KOACI pour cette chronologie enrichissante à plus d'un titre. En tant qu'observateur, j'ai un problème sérieux dès le départ avec KAMTO. Voici quelqu'un qui n'a que de maigres moyens pour battre campagne dans tout le pays. Il commence déjà dès le début avant même les votes par dire qu'il N'ACCEPTERA AUCUN AUTRE RÉSULTAT QUE SA VICTOIRE. Ce ne sont pas des paroles de démocrate ça pour un candidat et leader. C'est purement populiste et pue un démagogue et malhonnête dans l'âme. Il préparait déjà ses mitants a la confrontation et aux troubles et ceux-ci à se sacrifier pour sa gloire. Sans surprise face au ROI Biya il a mordu la poussière. Un vieux proverbe venant des sages du terroir en Afrique dit et je paraphrase. Un baobab peut être mal placé dans une cour mais on ne peut vraisemblement le déraciner ou s'en débarrasser du jour au lendemin avec une machette. Je suis et reste contre toute dynastie en politique,y compris dinc la dynastie Biya, mais faut pas que des clowns comme KAMTO abusent de notre intelligence. On observe...
voilà ce qui arrive quand la methode ado veut faire école, le gabon et le cameroun ne sont pas la cote d'ivoire
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