Bédié vendredi sur le média TV5 en France

Le président du PDCI est passé à l’offensive politique et médiatique depuis sa prise de conscience de non passage de relai du pouvoir en 2020 par le RHDP contrairement à ce qu’il espérait.

Une situation qui n’étonne le PDG de KOACI. Laurent Despas estime qu’Henri Konan Bédié est politiquement et traditionnellement dans son rôle en vue de la présidentielle de 2020.

« Henri Konan Bédié a manœuvré aux côtés d’Alassane Ouattara avec l’idée altruiste peut être, naïve surement, que le jeu politique serait en sa faveur en 2020 avec un tapis rouge du RHDP pour son retour au pouvoir. Une sorte d’évidence, de facilité à laquelle il, ou les siens, aurait cru au moins jusqu'à la clarification du numéro un ivoirien quant à la volonté de passer le relais à une nouvelle génération. Elle semble animer, au constat, un certain déterminisme ponctué par des sorties médiatiques aux accents anachroniques parfois dans la forme, parfois buzz polémique pour coller au présent et marketingement rassembler (sortie sur les étrangers, ndlr). Mais là n’est pas véritablement la question pour qui entre dans la logique de retour au pouvoir du PDCI en 2020, tout est bon, même une alliance avec l’ennemi moqué d’hier, Laurent Gbagbo et les siens sous généreux couvert de réconciliation nationale. Il faut tout mettre de son côté pour y arriver. » explique Laurent Despas.

Il poursuit : « Henri Konan Bédié, par ailleurs assez bienveillant dans ses déclarations à l'égard d'Alassane Ouattara je trouve, a quel autre choix que d’y aller lui-même tant il incarne voire prive de toute autre alternative à cette heure, le PDCI. Il fait le job pour le retour au pouvoir de son parti, il joue son rôle de sage en chef Akan et use de son bouclier tant la méfiance vis-à-vis du pouvoir demeure, à juste titre aux yeux du parti. Tout ça répond selon moi, à une stratégie claire arrêtée en petit comité. En effet, au PDCI, au-delà de défections dont on ignore si les fondamentaux sont pécuniers, on craint désormais que le pouvoir, tout puissant à cette heure, s’acharne sur un candidat trop tôt désigné. Il devait l’être cette année mais le sera désormais en 2020 (deuxième semestre, ndlr) selon Bédié. C’est au-delà d’une certaine forme de symbolisme d’agenda, selon moi, la raison pour laquelle Bédié s’affiche tant. A 85 ans passé, il n’a plus rien à perdre et assume cette posture même si, comme l’histoire nous l’enseigne, tout peut encore se passer d’ici la présidentielle tant le gâteau ivoirien est appétissant pour qui sait.».

Enfin, sur l’idée d’une candidature de Bédié en 2020, Laurent Despas nuance la chose.

Laurent Despas : « Pour moi, ni Bédié, ni Ouattara ne seront candidats en 2020. L’un par sagesse au regard de son âge, j’ai expliqué que sa posture actuelle répond à une stratégie de communication, l’autre par conviction et posture d’après président. Dans le jeu du « gâteau politique local », c’est comme si l’un attendait l’autre pour se prononcer. Ils semblent tous deux jouer de passions communes livrant une sorte de spectacle à surtout prendre, selon moi, au second degré pour ne pas retomber dans les désolations des effets dévastateurs de ces premiers degrés d’analyse d’une façade souvent trompeuse.»

Bédié vendredi sur TV5



Amy Touré