Côte d'Ivoire: Abobo 15ème arrondissement, prostitution de mineurs à ciel ouvert, on s'en fout !
© koaci.com — Lundi 15 juillet 2019 —Elles ont entre 13 et 16 ans à se trouver enrôlées dans des réseaux de prostitution. Et à la manœuvre des proxénètes dans un environnement impitoyable, elles sont devenues les maîtresses de la nuit à Abobo.
Abobo est l'une des communes les plus peuplées du district d'Abidjan, plus de 1,2 million d'habitants sur une superficie de 90Km2. Les quartiers sont construits en fonction de la classe sociale qui domine. Des habitats précaires aux bien construits donc, on profile assez aisément toutes les couches.
Parmi les quartiers les plus plaisants, le secteur de la Sogefiha. Celui-ci est encadré en effet par deux cités universitaires, le camp commando escadron 1/3, une cité policière, le commissariat du 13ème arrondissement, et à la fois le 15è et district 1 de police.
Mais hélas, c'est bien dans ce secteur que les nuits, à l'image d'autres quartiers d'Abidjan, convergent toute sorte de maux en société: Alcool, drogue, sexe, banditisme, et le plus alarmant l'essor de la prostitution des mineurs.
À quelques pas seulement du 15ème arrondissement de police, et au niveau du carrefour dit Jok, le long d'une rue très animée sont devenues les maîtresses de la nuit de jeunes filles à¢gées entre 13 et 16 ans. On les trouve enrôlées dans des réseaux de prostitution, bien souvent à la manœuvre de proxénètes aussi jeunes qu'elles, dans un environnement impitoyable.
En tenue sexy et très osée qui ne choque pas les habitués du coin, c'est Myriam samedi soir devant un maquis très fréquenté appelé "Bunker". Elle est seulement à¢gée de 15 ans. Au premier contact, à elle déjà de proposer ses services. " Un coup 5000Fcfa. La nuit c'est 20.000. Mais comme ma grande sœur est là , tu peux la voir d'abord choko..." entend t-on immédiatement pour devancer les autres concurrentes.
Derrière, une autre du pseudonyme de Rosy, en robe résille sexy effet filet murmure " On peut grès (ndlr: faire l'amour) facilement ici là " pointant effectivement son doigt contre une villa contiguë au premier maquis, jalousement gardée par des hommes baraqués, et des jeunes filles au portail.
Comme observé dans cette artère grouillante, où toutes les personnes mauvaises ou bonnes se mêlent à la fois, ces mômes ne reculent devant rien. Pas moins d'une trentaine de filles oscillant entre 13 et 16ans se faufilent entre les groupes de jeunes à la recherche de clients, tandis que certaines préfèrent carrément s'isoler à des coins obscurs pour attirer la clientèle. " Mes môgô (ndlr: client) sont de tout à¢ge. Ils peuvent être violents souvent avec moi quand mes protecteurs sont loin. Mais peu importe, ils vont donner mon djê (ndlr argent )" confie ainsi Aïcha, le visage bigarré de maquillage et de faux cils de mauvaise qualité.
À la vue d'une patrouille de police, nullement inquiétées ces jeunes filles se sentent encore plus rassurées en se pointant sur la route pour attiser les envies. Et le constat encore plus paradoxal dans cette affaire, est que près de là , les locaux du commissariat du 15ème arrondissement qui représente aussi le district 1 de police à Abobo hébergent une unité de la brigade mondaine. Mais qu'à cela ne tienne, ces mineurs détiennent désormais les nuits dans cette commune criminogène d'Abobo.
À la question de savoir pourquoi les adeptes adhèrent au phénomène, revient toujours la même rengaine de "mes parents n'ont pas de moyen. Je fais ça donc pour m'en sortir ".
Dans le silence coupable de tous, la prostitution des mineurs étale ainsi progressivement le voile de son empire. Et la tendance contribue malheureusement à de nombreux cas de viol en Côte d'Ivoire. En 2018, 644 délits de viol ont été répertoriés par les services des nations unies. Plus de 70% d'enfants dont majoritairement des filles à¢gés entre 10 et 14 ans figurent parmi les victimes.
Adriel
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Complaisance de la Police, de la societe . A peine 16 ans, c est grave. Demain la zone deviendra un haut lieu du crime , les populations environnantes et la police finiront par en pà¢tir.
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