© Koaci.com - mardi 16 avril 2019 - 18:12

Claver Taki, Tia Guéi et Odette Troh, habitants du Plateau et des documents (Ph KOACI)


©Mardi 16 Avril 2019 – Des habitants de la commune des affaires du Plateau ne comprennent pas pourquoi le gouvernement a permis l’installation du maire élu du PDCI à  la tête de la municipalité.

Dans un souci d’équité et de respect de la probité morale dans la gestion de la chose publique, des habitants du Plateau ont ce mardi 16 avril 2019, à  la maison de la presse appelé le ministre de l’intérieur Sidiki Diakité à  prendre des mesures conservatoires en suspendant l’actuel maire du Plateau Jacques Ehouo afin que ce dernier aille se « blanchir devant les juridictions » pour les faits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux pour lesquels il a été inculpé par le juge du 5ème cabinet.

Claver Taki, leader de jeunesse et plaignant dans l’affaire Bendjo (2016), Abel Tia Guéi et Odette Troh, président du comité de base PDCI camp Galiéni, tous habitants du Plateau ont devant la presse ce jour fermement rejeté l’installation de Jacques Ehouo à  la tête de la commune. Pour eux, on ne peut permettre l’installation à  la tête du Plateau d’un individu qui a pendant 14 ans (2004 à  2018) pillé et détourné les recettes fiscales avec la complicité de son oncle Akossi Bendjo révoqué lui aussi en août 2018 pour les mêmes faits.

Ils soutiennent qu’on ne peut accueillir un si grand forum tel que celui de Moh-Ibrahim du 5 au 7 avril dernier sur la bonne gouvernance et dans le même temps abandonner les populations de la commune du Plateau à  une bande de prédateurs de deniers publics.

«Comment comprendre que le gouvernement de notre pays qui se dit engagé dans la politique de bonne gouvernance et de moralisation de la vie publique puisse se payer le luxe d’installer à  la tête de notre commune phare de notre capitale économique un individu épinglé par de multiples enquêtes, un délinquant à  col-blanc, à  la moralité douteuse, à  la réputation souillée et au récent passé tortueux. Il n’existe aucune démocratie en dehors de la loi, la morale et la conscience nationale. Nous ne comprenons pas que l’on veuille opposer aux mesures administratives conservatoires qui doivent être prise par le ministre de l’intérieur à  l’action judiciaire au pénal dont l’inculpé Jacques devrait faire face, après la levée de son immunité parlementaire et des tentatives de marchandages politiques », a décrié Claver Taki.

Les conférenciers ont fait remarquer qu’ils n’accepteront du gouvernement aucun arrangement politique fut-il celui de voir Jacques Ehouo militer au sein du RHDP.
Ils ont soutenu que si le gouvernement acte l’installation de Jacques Ehouo, ils lui demanderont de faire cesser toutes les poursuites contre son prédécesseur Noël Akossi Bendjo, recherché et poursuivi pour les mêmes délits.

Calver Taki, quant à  lui a dénoncé le fait que l’actuel maire du plateau veuille nommer Esmel Jean en tant que directeur financier de la mairie alors que ce dernier a été licencié en 2017 au district autonome de Yamoussoukro pour détournement de plus de 790 millions de FCFA en juillet 2017. Il soutient que ce dernier est un prédateur financier, toute chose qui laisse à  craindre de la gestion future de Jacques Ehouo.

Pour terminer, dans des documents transmis à  KOACI, les conférenciers ont tenu à  rappeler que le procureur de la république, le président de l’assemblée nationale et le président de la commission électorale indépendante (CEI) ont été saisis sur le cas de Jacques Ehouo.
Ils soutiennent que le maire PDCI du Plateau aille « se blanchir devant la loi » avant de revenir prendre la tête de la mairie.

« Si demain, on vient nous dire que Jacques est innocent, il vient diriger la mairie. On ne veut pas qu’un voleur dirige la commune », a conclu Odette Troh, président du comité de base PDCI camp Galiéni.

Pour rappel, le jeudi 10 janvier dernier, le député Jacques Ehouo avait été conduit au palais de justice du Plateau pour être présenté au juge d'instruction du pôle financier où il a été inculpé pour les faits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux.




Jean Chrésus