Cameroun : Arrestation des militants du Mrc, le barreau dénonce les abus et craint un procès «inéquitable»
© koaci.com- Vendredi 8 février 2019- Le Conseil de l’ordre des avocats dénonce les dérives et abus dans le traitement des personnes arrêtées, déportées et détenues au GSO, GMI, au SED et à la prison principale de Nkondengui-Yaoundé lors des «marches blanches» du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc).
Le 26 janvier 2019, le Mrc avait organisé des «marches pacifiques» sur l’ensemble du pays pour dire «Non au holdup électoral, non au holdup à la paix dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest, non au holdup des fonds publics sous le couvert de l’organisation de la CAN », pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes.
A l’occasion de ces marches, 117 personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue, dont 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda.
Lire aussi : https://www.koaci.com/cameroun-interpellations-lors-manifestations--127354.html
« Ces personnes, ont été privées de soins, de nutrition et d’hygiène, plusieurs femmes subissant l’humiliation de ne pouvoir disposer de serviettes hygiéniques, toutes ces personnes dorment à même le sol et cohabitent avec les bestioles », lit-on dans le rapport du conseil de l’ordre.
Le conseil de l’Ordre des avocats dénonce également les conditions dans lesquelles Maurice Kamto, (président du Mrc et candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre 14,23%) et 80 autres personnes ont été arrêtées dans un domicile (dont certains sur leurs lits d’hôpital) alors que le mandat de perquisition ne comportait que les noms de Maurice Kamto, Penda Ekoka et Albert Ndzongang.
Le Conseil de l’Ordre des avocats dit n’avoir constaté aucune casse d’un édifice public ou privé, ni menace ou atteinte à l’intégrité physique lors des manifestations.
« Les assauts policiers déraisonnables suivis des arrestations et déportations des personnes, des gardes à vue sans notification, les détentions au secret et les auditions sous menace », n’augurent pas d’un procès inéquitable lit-on dans le rapport.
Ces dérives, portent « gravement » atteinte aux libertés et droits fondamentaux des personnes arrêtées garantis aussi bien par la constitution que par les instruments juridiques ratifiés par le Cameroun, estiment les avocats.
Ces dérives, participent d’une reculade « regrettable » de l’Etat de droit, conclut le rapport du Conseil de l’Ordre des avocats.
Armand Ougock, Yaoundé
-Joindre la rédaction camerounaise de koaci.com à Yaoundé: (+237) 691 15 42 77 ou cameroon@koaci.com –
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire