

Côte d'Ivoire : Fraude documentaire et à l'identité, l'ONECI et ses partenaires créent un réseau pour intensifier la lutte au sein des administrations
En Côte d’Ivoire, la fraude documentaire et à l’identité constitue une préoccupation majeure pour le gouvernement.
Malgré les efforts déployés pour endiguer ce phénomène, il persiste avec une résilience inquiétante.
Selon des informations fournies par la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et relayées par Ago Christian Kodja, directeur général de l’Office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI) ce mercredi 23 avril à Abidjan, près de 25 000 plaintes liées à la fraude documentaire ont été enregistrées en 2021.
De plus, la police des aires et des frontières, avec le soutien des partenaires de l’ONECI, a intercepté 1 881 porteurs de faux documents et démantelé plus de dix réseaux criminels spécialisés dans la fraude sur les titres, tant nationaux qu’internationaux. Ce phénomène a coûté à l’État ivoirien environ 42 milliards de FCFA au cours de l’année 2022.
Pour répondre efficacement à cette problématique, le gouvernement a jugé nécessaire de renforcer la collaboration entre les acteurs des administrations publiques, parapubliques et privées. Dans le cadre du projet « Appui à la digitalisation de l’état civil et à la lutte contre la fraude documentaire », financé par l’Union européenne et mis en œuvre par CIVIPOL, une société de service et de conseil relevant du ministère de l’Intérieur, une réunion de prise de contact et d’échanges avec ces acteurs a été organisée ce mercredi 23 avril 2025 à Abidjan-Marcory.
L’objectif de cette rencontre était de constituer et de former un réseau de référents en matière de fraude documentaire et d’identité au sein des administrations désireuses de s’impliquer dans cette lutte. La création de ce réseau permettra de lutter de manière plus efficace et coordonnée contre la contrefaçon, la falsification des documents officiels et l’usurpation d’identité.
L’ONECI, en tant que tiers de confiance sur les questions d’identification et d’identité légale, a été désigné par CIVIPOL pour porter cette initiative en collaboration avec la Direction de la Surveillance du Territoire (DST).
Dans son intervention, Ago Christian Kodja a souligné que la fraude documentaire et à l’identité prend une ampleur croissante, notamment avec l’avancée des technologies. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un réseau de référents, afin que les solutions, les textes de lois et les mesures appliquées puissent rapidement devenir opérationnels dans l’ensemble des administrations publiques, parapubliques et privées.
Au cours de cet atelier, un diagnostic a été réalisé sur les documents les plus susceptibles d’être falsifiés. L’ONECI a proposé une approche conjointe avec la DST pour lutter contre la fraude documentaire et à l’identité, et a enregistré les administrations intéressées par les outils de sécurisation des titres et documents.
Selon Ago Christian Kodja, plusieurs types de fraude existent, notamment les obtentions indues, qui consistent à obtenir un document valide à partir de faux documents, de fausses informations, de trafics et de falsifications. « Il est crucial de cartographier tout ce qui est susceptible d’être engagé dans la fraude documentaire. La qualité des produits ou des informations que notre administration gère dépend de la qualité des informations contenues dans les documents qui lui sont présentés. Les préoccupations exprimées par les différentes administrations publiques, parapubliques et privées nous permettront d’établir une cartographie et d’adresser des solutions adaptées aux problèmes identifiés », a-t-il expliqué.
Le directeur général de l’ONECI a également évoqué plusieurs initiatives visant à contrer la fraude documentaire et à l’identité dans le cadre de ses réformes. Parmi celles-ci figurent la création d’un bureau de sécurisation des titres et documents, des campagnes de sensibilisation des agents à la détection de fraudes sur les actes de naissance et les certificats de nationalité, la délivrance de cartes professionnelles infalsifiables pour les agents de la DGDDN et des collectivités territoriales, ainsi que la mise en place d’une plateforme de sécurisation des actes en collaboration avec le Ministère de la Justice, notamment pour le certificat de nationalité, qui est déjà opérationnelle.
Enfin, Ago Christian Kodja a appelé à l’engagement actif des administrations publiques, parapubliques et privées pour garantir le succès de ce projet. Il a transmis les remerciements du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Vagondo Diomandé, qui souhaite que les résultats de cette rencontre lui soient directement communiqués, afin que des actions concrètes soient mises en œuvre au sein de son département pour freiner durablement ce phénomène.
Wassimagnon


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