

Côte d'Ivoire : CHU de Treichville, le service de radiologie confronté à une pénurie récurrente de films de radiographie, la prise en charge des malades perturbée, les autorités interpellées
Depuis la nuit du mardi 8 avril, le service de radiologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville fait face à une rupture de films de radiographie, un problème qui perturbe gravement le bon fonctionnement de ce service essentiel.
L’information a été relayée par des patients présents sur place, qui ont signalé la situation à KOACI. Cette pénurie récurrente de films affecte les examens médicaux et engendre des retards dans la prise en charge des malades.
Bien que le CHU bénéficie d’équipements modernes grâce aux investissements de l'État et d’un personnel compétent, ce sont des problèmes de gestion des ressources qui sont à l'origine de cette situation difficile. En effet, malgré des financements alloués pour le bon fonctionnement du service, la gestion de ces ressources pose problème, comme l’a révélé un incident lié à des déperditions de fonds, mis en lumière par la Cour des Comptes.
Le service de radiologie du CHU fonctionne en régie, c'est-à-dire qu’il gère directement ses recettes. Par exemple, pour un examen d'IRM, facturé à 100.000 francs CFA, 40% de cette somme est versée à la Banque Nationale d'Investissement (BNI) pour l'achat des produits nécessaires au bon fonctionnement du service.
Cependant, malgré ces rentrées d'argent, les films de radiographie manquent régulièrement, ce qui entrave la réalisation des examens. Le problème ne réside donc pas dans un manque de financement, mais dans une gestion inefficace des fonds.
Cette pénurie de films affecte directement les patients, qui, faute de pouvoir réaliser les examens nécessaires, sont parfois contraints de se tourner vers des cliniques privées. Dans ces établissements, les prix sont nettement plus élevés, ce qui met à mal l’accès aux soins pour de nombreux patients, en particulier ceux aux revenus modestes.
La situation devient encore plus préoccupante dans le cadre d’accidents ou d’urgences, lorsque le CHU de Treichville est souvent le premier établissement de santé vers lequel les patients sont orientés. L'absence de films et d’autres ressources nécessaires complique la prise en charge rapide et efficace des malades.
Les autorités sanitaires ont déjà été informées de ce problème, mais il est impératif de continuer à attirer leur attention. Des mesures urgentes doivent être prises pour garantir une gestion efficace des ressources et éviter que des services vitaux, comme la radiologie, ne soient paralysés. Les responsables du CHU doivent également prendre conscience que cette situation génère une souffrance inutile pour les patients, qui n'ont souvent pas les moyens de se tourner vers le secteur privé pour leurs soins.
Il est important de noter que le service de radiologie génère des recettes substantielles pour le CHU, représentant plus de 40% des revenus du centre. Il est donc inconcevable que ce service, source importante de financement, soit laissé en déclin faute de gestion efficace.
Le CHU doit garantir une gestion transparente et rigoureuse des fonds pour que les patients puissent bénéficier des soins nécessaires, sans être contraints de s’engager dans des démarches compliquées et coûteuses.
Par ailleurs, un paquet de films de radiographie, contenant 100 éléments, est vendu à 70.000 francs CFA. Pourtant, malgré ce prix relativement abordable, les responsables du CHU peinent à équiper adéquatement le service. Cette situation souligne l’urgence de réformer la gestion des ressources pour éviter que de telles pénuries ne surviennent à l’avenir.
Face à cette crise, il est crucial que des solutions durables soient mises en place pour assurer le bon fonctionnement des services essentiels comme la radiologie. Il en va de l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables et de la pérennité du CHU de Treichville en tant qu’institution de santé publique de premier plan.
Wassimagnon


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