

Cameroun : Ordures ménagères, les états généraux de Ketcha Courtès, une solution en trompe-l'œil ?
Célestine Ketcha Courtès, ministre de l'Habitat et du Développement urbain /Minhdu (Ph)
La ministre de l'Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, vient d'annoncer la tenue des états généraux des ordures les 5 et 6 mai prochain. Une initiative qui suscite le scepticisme dans une capitale qui étouffe littéralement sous les déchets.
Yaoundé détient le triste record d'être l'une des rares capitales africaines dépourvue d'un système efficace de collecte des déchets. La ville entière s'est transformée en une immense décharge à ciel ouvert, qui produit quotidiennement environ 2,75 kg d'ordures.
Pourtant, Célestine Ketcha Courtès ne manque pas d'idées. L'ancienne maire de Bangangté avait débarqué au ministère auréolée d'une solide réputation. Ses premières descentes médiatisées dans les rues et marchés de la capitale témoignaient d'un certain volontarisme qui avait suscité l'espoir.
Mais force est de constater que la situation n'a guère évolué. Malgré les nombreuses réunions interministérielles et le plan d'urgence ordonné par le Premier ministre, Yaoundé continue de crouler sous les ordures. Certes, le maire de la ville vient de réceptionner 10 nouveaux camions pour renforcer le partenariat avec Hysacam, et en promet 60 autres prochainement. « Trop peu ou trop tard », jugent les sceptiques.
C'est dans ce contexte d'urgence sanitaire que la ministre Ketcha Courtès propose... de réfléchir. Du 15 au 30 avril, une première phase consistera à recueillir suggestions et propositions. Puis, durant deux jours, les 5 et 6 mai, urbanistes et autres experts débattront pour « régler définitivement cette plaie de l'urbanisation anarchique ».
Selon le communiqué de Minhdu, ces assises visent à analyser collectivement les causes de l’insalubrité récurrente en milieu urbain, et de, « formuler les solutions durables dans le cadre d’une approche participative et inclusive qui favorisera l’adhésion de tous dans leur mise œuvre ».
Cette démarche soulève de nombreuses questions. Pourquoi engager des dépenses dans l'organisation de telles assises alors que le Cameroun souffre déjà d'une centralisation excessive ? Cette nouvelle initiative du Minhdu illustre parfaitement les incohérences de l'action gouvernementale et l'illusion de l'administration centrale de détenir une solution miracle.
Selon de nombreux experts, la problématique de l'enlèvement et du traitement des ordures ménagères devrait être gérée au niveau local, tout comme l'approvisionnement en eau et en électricité. Tant que l'État central s'obstinera à tout contrôler, des sommes colossales continueront d'être englouties dans des initiatives sans réelle efficacité.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au
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