l'incriminé (Ph Koaci)

Lundi 7 avril 2025, une intervention policière à la gare de Bongouanou, dans le quartier d’Abobo N’dotré, a conduit à l’arrestation d’un jeune homme suspecté de trafic de stupéfiants. Alertés par un appel anonyme, les agents du 39e arrondissement d’Anonkoua-Kouté ont intercepté vers midi et demi un individu correspondant au signalement décrit. Portant un sac à dos suspect, celui-ci a été immédiatement conduit au commissariat pour une fouille approfondie.  

À l’intérieur du sac, les forces de l’ordre ont découvert cinq blocs de cannabis, un demi-bloc d’Odikush (une variante puissante du cannabis), deux cartons de comprimés de Tramaking 250 mg et des emballages destinés au conditionnement de drogues. Le présumé transporteur, K Y M, 27 ans, se présente comme un planteur résidant à Bongouanou. Interrogé, il a livré une version troublante : il aurait reçu le colis d’un Ghanéen inconnu, croisé à la Abobodoumé (Attécoubé), avec pour mission de le remettre à un autre destinataire anonyme à Bongouanou.  

Selon ses déclarations, il aurait accepté cette livraison sans connaître la nature du contenu ni exiger de rémunération, affirmant avoir agi par « simple service ». Une défense qualifiée d’« invraisemblable » par les enquêteurs, qui soulignent l’improbabilité d’une telle méconnaissance face à des produits aussi manifestement illicites. 

La procédure judiciaire est désormais engagée. Placé en garde à vue, K Y M sera prochainement présenté au parquet d’Abidjan, où il devra répondre de possession et transport de substances illicites. Les autorités tentent également de remonter la piste des commanditaires, restés dans l’ombre. Cette affaire relance les interrogations sur les méthodes des réseaux de trafic, qui recruteraient des intermédiaires sans antécédents pour échapper aux radars.  

Entre inconscience et complicité masquée, le cas de ce planteur improvisé livreur illustre les défis auxquels font face les forces de l’ordre dans la lutte contre le trafic de drogues, où les petits porteurs paient souvent le prix fort, tandis que les cerveaux restent introuvables.

Jean Chresus, Abidjan