

Côte d'Ivoire : Le règne sanglant du « Virus » s'éteint à Grand-Bassam
les mis en cause dans les bras de la police (Ph Koaci)
Il était l’ombre qui planait sur Anoumabo, le nom murmuré dans les quartiers de Marcory chaque fois qu’un crime violent éclatait. Konan, surnommé “Le Virus”, n’était pas un simple malfrat : il incarnait l’anarchie des rues, un chef de gang redouté dont les actes ont laissé des cicatrices profondes dans les mémoires. Pendant des mois, il a orchestré meurtres, agressions, règlements de comptes et vols à répétition, tout en échappant méthodiquement aux mailles du filet sécuritaire.
Mais dans la nuit du 3 avril 2025, la fuite a pris fin. Grand-Bassam, 2 heures du matin. Dans le silence pesant d’une ville endormie, des agents du 26ᵉ Arrondissement d’Abidjan, agissant sur un renseignement anonyme, se déploient discrètement autour d’une maison en ruines. Leur cible est connue : elle est dangereuse, mais cette fois, elle ne s’échappera pas.
Quelques instants plus tard, tout s’enchaîne. Une silhouette tente une échappée discrète par l’arrière du bâtiment. C’est lui. Konan. La chasse se termine sur une ruelle de sable, là où il sera plaqué au sol sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré. La scène est rapide, nette. Le mythe s’effondre, l’homme derrière la légende tombe enfin.
L’arrestation du “Virus” marque un tournant dans la lutte contre la criminalité dans la commune de Marcory. Longtemps considéré comme le cerveau et le bras armé du gang d’Anoumabo, son influence débordait bien au-delà de son quartier d’origine. Ses affrontements avec les bandes rivales, notamment celles de Sans-Fil, avaient transformé les ruelles en champs de bataille, nourrissant l’angoisse quotidienne des populations.
Ses plus proches collaborateurs, dont le tristement célèbre Azopé, avaient déjà été neutralisés. Mais Konan restait insaisissable, se fondant dans les zones périphériques d’Abidjan, se déplaçant entre villes de l’intérieur, protégé par un réseau d’informateurs et de complices. Cette fois pourtant, aucun refuge, aucune complicité, n’a suffi.
Les populations respirent, les regards sont encore méfiants mais soulagés. Un cycle s’achève, celui de la peur nourrie par un homme, désormais entre les mains de ceux qu’il a si longtemps défiés.
Dans les couloirs de la police nationale, cette opération est saluée comme une victoire stratégique. Mais sur le terrain, la vigilance reste de mise. Car si le “Virus” a été neutralisé, la lutte contre l’insécurité continue, avec la même détermination que celle qui a permis, en cette nuit d’avril, de faire tomber un symbole du crime urbain ivoirien.


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