

Côte d'Ivoire : Duékoué, un litige foncier dégénère, des victimes sous le choc après la libération de leur agresseur
Un affrontement sanglant a secoué le village de Seoun-Guiglo, dans le département de Duékoué, le dimanche 16 mars dernier.
Trois planteurs autochtones, Gérard Djaho, Williams Dié et Marius Ya Bah, ont été grièvement blessés à la machette lors d'une altercation avec un autre exploitant agricole, Moussa Sorri, de nationalité burkinabè. Ce dernier, appréhendé par la gendarmerie, a pourtant été relâché après moins de 24 heures de détention, un fait qui suscite incompréhension et colère au sein de la population.
Les victimes, après l’agression, avaient été prises en charge à l’hôpital général de Duékoué, où les blessures causées par la machette ont été jugées suffisamment graves pour entraîner une incapacité temporaire de travail allant jusqu’à 45 jours pour l’un d’entre eux.
Malgré ces éléments accablants, la justice de Guiglo, en charge du dossier, a ordonné la libération de l’agresseur, sous prétexte qu’il s’agissait d’une rixe dont toutes les parties avaient subi les conséquences. Une décision qui, pour beaucoup, ressemble davantage à un abandon pur et simple du dossier qu’à une réelle volonté d’arbitrage.
L'annonce de cette libération a provoqué un profond malaise. Des habitants assurent avoir aperçu Moussa Sorri librement circuler dans la région, tandis que d’autres affirment qu’il a discrètement quitté le pays pour se soustraire aux poursuites. Les proches des victimes, abasourdis, évoquent ouvertement l'hypothèse d'une intervention extérieure ayant influencé la décision judiciaire.
Face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice flagrante, les familles des blessés refusent de se taire. Déterminées à obtenir réparation, elles comptent maintenir la pression jusqu’au procès prévu pour le 8 avril, redoutant que cette affaire ne soit enterrée comme tant d’autres.
Jean Chresus, Abidjan


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