

Cameroun : Nominations dans le Rdpc, Biya écarte son bras droit à l'approche de la présidentielle
Paul Biya président du Cameroun (Ph)
Le chef d'État camerounais Paul Biya a procédé fin mars à un important remaniement au sein de son parti. Ces nouvelles nominations révèlent des tensions au sommet du pouvoir. L'absence remarquée de Ferdinand Ngoh Ngoh, le puissant secrétaire général de la présidence, suscite de nombreuses interrogations.
Un remaniement stratégique avant les élections
Les 25 et 26 mars, Paul Biya a réorganisé les instances du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc au pouvoir). Jean Nkuete, secrétaire général du comité central, a annoncé ces changements le 27 mars. L'objectif officiel, apprend-on est de renforcer la structure du parti pour les élections à venir, notamment la présidentielle d’octobre prochain.
Ces nominations ont permis de remplacer plusieurs membres décédés au sein du comité central du Rdpc. Elles ont aussi redéfini les responsabilités dans les délégations départementales et régionales du parti. Paul Biya, qui aura 92 ans dont 42 ans de pouvoir lors du scrutin, devrait être candidat à sa succession.
Le grand absent : Ferdinand Ngoh Ngoh
Un nom manque cruellement dans ces nominations : Ferdinand Ngoh Ngoh. Le ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence avait pourtant multiplié les initiatives ces dernières semaines. Il avait organisé des appels à la candidature de Biya par les chefs traditionnels et les jeunes. Au cours de ces tournées, il a recueilli la promesse de faire financer la campagne présidentielle.
Sa tournée dans l'Extrême-Nord, région stratégique par sa forte population, s'était soldée par un échec.
Plusieurs autres membres du gouvernement sont également absents de la nouvelle structure, notamment : Célestine Ketcha Courtes (ministre de l'Habitat), Malachie Manaouda (ministre de la Santé), Georges Elanga Obam (ministre de la Décentralisation), Achille Bassilekin III (Ministre des Petites et moyennes entreprises de l’économie sociale et de l’artisanat).
En revanche, Joseph Beti Assomo, ministre de la Défense, fait son entrée au comité central. Beaucoup y voient la main de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil et rival de Ngoh Ngoh. Ce proche conseiller à l'oreille de Biya, surtout quand ce dernier séjourne à Mvomeka'a, son village natal.
Les faux pas de Ngoh Ngoh
Selon nos informations, Ferdinand Ngoh Ngoh a été écarté suite à plusieurs actions politiques controversées. Il a d'abord court-circuité Samuel Mvondo Ayolo, rival et directeur du cabinet civil, en organisant une visite impromptue à Douala alors qu'Ayolo devait y lancer officiellement la campagne présidentielle. Sa tournée dans la Haute-Sanaga le 24 mars a ensuite exacerbé les tensions. Cette visite a été marquée par une mauvaise organisation, des retards significatifs et l'annulation d'un meeting important à Nanga Eboko, provoquant la colère des cadres locaux du parti au pouvoir. Sans légitimité officielle au sein du bureau politique ni nomination comme directeur de campagne, Ngoh Ngoh est accusé de tenter de s'imposer de force dans l'appareil du RDPC.
Un parti en ébullition
Le RDPC connaît aussi des contestations internes. Léon Théiller Onana, militant et conseiller municipal à Monatélé, a porté plainte contre Paul Biya et le parti. Il dénonce l'illégalité du bureau politique, non renouvelé depuis près de dix ans, et la non-convocation d'un congrès ordinaire.
Beaucoup attendaient l'annonce de ce congrès qui aurait dû désigner le candidat du parti pour la présidentielle d'octobre 2025. Les récents remaniements semblent être une réponse partielle à ces tensions, mais les jeux de pouvoir au sommet de l'État camerounais restent plus incertains que jamais.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


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