

Cameroun : Un village de l'Extrême-nord en quête de pardon après le lynchage de deux chercheurs et leur guide
Les corps des deux chercheurs et leur guide (Ph)
Le dimanche 23 mars 2025, le village de Mbalda, dans l’extrême nord du Cameroun, a vécu un moment de recueillement. Trois personnes y ont été tuées dans une terrible méprise. Deux jeunes chercheurs et leur guide avaient été pris pour des djihadistes de Boko Haram. Ils ont été arrêtés, battus, puis brûlés vifs sur la place du marché de Mbalda dans la commune de Soulédé-Roua, département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord.
Une cérémonie de recueillement
Rongé par le remords, le village a organisé une cérémonie de pardon. Prières, cantiques et supplications ont marqué cette journée. « Tout le monde regrette », murmure un habitant. Les victimes avaient été arrêtées près d’un lieu sacré. Malgré leurs supplications, leur sort a été scellé dans la violence.
Le prédicateur présent ce jour-là a rappelé les faits : "Le 2 mars 2025, vers 13 heures, trois individus ont été pris pour des malfrats. Leur identité n’a pas été vérifiée." Une erreur fatale qui a plongé le pays tout entier dans le désarroi.
Réagissant à l’assassinat des trois personnes, Madeleine TCHUINTE, la ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, avait déclaré sa profonde consternation et appelé à la « bienveillante sollicitude du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, afin que la lumière soit faite sur cette tragédie et justice rendue ».
Le poids de la culpabilité
Le village de 5 000 âmes est submergé par la honte. Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, présent à la cérémonie, a été ferme, "aucune justification n’est acceptable. Cela ne doit plus jamais arriver. »
« Il fallait demander pardon à Dieu », explique le ministre. « Nous avons imploré Sa miséricorde pour que la communauté soit purifiée. » Mais une question demeure : les familles des victimes accepteront-elles ce pardon ?
Pour les habitants, cette tragédie doit servir de leçon. La promesse est là : plus jamais ça. Reste à savoir si les plaies pourront vraiment se refermer.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


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