Yaoundé suffoque sous les déchets. Routes dégradées, éclairage défaillant, montagnes d’ordures… Il y a trois semaines, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a tiré la sonnette d’alarme en Conseil des ministres. Rien n’est encore fait.

Pont de la gare, un paysage de honte

À 500 mètres du centre-ville, les immondices s’étalent sur des mètres. De nombreux camerounais soutiennent que c’est une honte. Le même spectacle est visible à Olezoa. 

Dans ce quartier, les déchets bloquent voitures et piétons. Cette poubelle est devenue le principal sujet de conversation dans les bars et taxis. Pourtant, une plaque de la mairie interdit de jeter les ordures ici.

Le même spectacle de désolation est visible à Melen ou à Etoudi deux quartiers populaires de la capitale camerounaise.

Un "challenge" pour dénoncer

Pour alerter, les Yaoundéens lancent un défi photo : se prendre en pose devant les tas d’ordures. Richard Makon, universitaire connu, a posté une image de lui lisant calmement devant un dépotoir. D’autres brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire, "Yaoundé n’est pas une poubelle !"

Depuis mi-2024, la situation empire. Mouches, moustiques et odeurs nauséabondes envahissent la ville. Les autorités évoquent un manque d’entreprises de nettoyage. En attendant, les habitants rivalisent d’humour noir sur les réseaux avec le hashtag #YaoundéPoubelle.

Ce mouvement coïncide avec les 40 ans du RDPC, le parti au pouvoir. Pour beaucoup, ces photos sont une critique silencieuse de la gestion municipale. Sur X, Facebook et Instagram, les images contrastent gratte-ciels et détritus, interpellant les élus. 

Entre colère et résignation, les habitants espèrent un sursaut. En attendant, leurs clichés chocs font le tour du web. Une manière de crier, "Assez !"

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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