

Côte d'Ivoire : Koumassi, un tournoi de maracana endeuillé par un meurtre
le mis en cause (Ph KOACI)
Ce devait être un après-midi de liesse sportive, il s’est transformé en scène de crime. Ce mercredi 19 mars 2025, la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI SUD) a annoncé l’arrestation de K. S., dit « Poulet », soupçonné d’avoir assassiné Yacouba Coulibaly, un agent de sécurité de 37 ans, lors d’un tournoi de maracana à Koumassi. Retour sur une tragédie qui a ébranlé ce quartier populaire d’Abidjan.
Tout bascule le 1er décembre 2024. Dans le quartier Mosquée de Koumassi, l’ambiance électrique d’une demi-finale de football vire au cauchemar. Une équipe, refusant sa défaite, provoque un déchaînement de violence. Des supporteurs, ivres de colère, brandissent des armes blanches. Yacouba Coulibaly, en service ce jour-là, tente de s’interposer. Mais l’homme, connu pour son professionnalisme, est rapidement encerclé par un groupe hostile. Sous les yeux horrifiés des spectateurs, un coup de couteau lui est asséné en pleine poitrine. Malgré les secours, l’agent de sécurité succombe à ses blessures, laissant derrière lui une famille et une communauté sous le choc.
Pendant près de quatre mois, les enquêteurs de la BRI SUD traquent les responsables. Les témoignages convergent vers un nom : K. S., un ferronnier de 21 ans résidant à Koumassi Campement. « C’est lui qui a frappé ! », affirment plusieurs témoins, décrivant un jeune homme impulsif, rongé par une rage incontrôlable. Son interpellation met fin à une traque minutieuse, mais pas à la douleur des proches de la victime.
À Koumassi, l’onde de choc persiste. Yacouba Coulibaly n’était pas qu’un agent de sécurité : père aimant, voire frère pour beaucoup, il incarnait une figure rassurante dans ce quartier animé. « Il est mort pour avoir fait son travail. Qui protégera nos enfants demain ? », s’interroge un habitant, la voix tremblante.
Si K. S. doit désormais répondre de ses actes devant la justice, cette affaire soulève des questions plus larges sur la violence autour du sport et la sécurité lors des événements populaires. Une enquête est toujours en cours pour identifier d’éventuels complices.
Ce drame rappelle cruellement que, parfois, les passions humaines transforment l’insignifiant en irreparable. À Koumassi, le terrain de maracana, autrefois lieu de joie, porte désormais les stigmates d’une mémoire collective blessée.


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