Le cancer du col de l'utérus (CCU) demeure l'une des principales causes de mortalité par cancer chez les femmes en Côte d'Ivoire. Selon les données de Globocan 2022, la Côte d'Ivoire enregistre chaque année près de 2 360 nouveaux cas, avec plus de 1 400 décès, soit plus de 60 % des cas diagnostiqués. 

Le principal facteur de risque du CCU est l'infection par le Virus du Papillome Humain (HPV), contractée généralement durant l'adolescence après les premiers rapports sexuels.

Pour lutter contre cette menace sanitaire, le vaccin contre le HPV a été intégré au Programme Elargi de Vaccination (PEV) depuis le 25 novembre 2019. Toutefois, malgré cette initiative, des obstacles tels que les rumeurs sur le vaccin, les ruptures de stock au niveau international, ainsi que l’impact de la pandémie de Covid-19 ont entravé l’atteinte des objectifs de couverture vaccinale de 90 %.

Face à cette situation préoccupante, la Direction de Coordination du Programme Elargi de Vaccination (DCPEV), en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, a décidé de lancer une grande campagne de vaccination contre le cancer du col de l'utérus. 

Cette opération vise à renforcer les couvertures vaccinales en vaccinant toutes les filles de 9 ans et en rattrapant celles de 10 à 18 ans qui n’ont pas pu bénéficier de la vaccination lors de l’introduction du vaccin dans le PEV de routine.

Du 7 au 13 avril 2025, cette campagne se déploiera sur l’ensemble du territoire ivoirien. Pour garantir son succès, une forte mobilisation des acteurs du système éducatif est indispensable. 

En effet, les écoles, en particulier, représentent un cadre privilégié pour atteindre la cible des jeunes filles à vacciner. C’est pourquoi une réunion d’informations et d’échanges a été organisée le 20 mars 2025, au Pullman Hôtel, à Abidjan, avec les acteurs clés du système éducatif.

L’objectif de cette rencontre était de renforcer le cadre de coordination entre les ministères concernés, notamment ceux de l'Éducation et de l'Alphabétisation, ainsi que ceux de la Santé, pour assurer une large mobilisation des parents et des élèves. La collaboration entre ces acteurs est essentielle pour garantir la participation des filles scolarisées et des familles à la campagne de vaccination.

Le ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle a souligné que cette initiative représente une avancée majeure pour la santé des filles en Côte d'Ivoire et qu’il est crucial d’obtenir un soutien de tous les secteurs concernés pour maximiser l'impact de cette campagne de vaccination.

Le système éducatif, à travers les enseignants et les responsables scolaires, joue un rôle clé dans cette campagne en sensibilisant les élèves et leurs familles, et en assurant la distribution des informations nécessaires. 

Le renforcement de cette collaboration intersectorielle est essentiel pour que la campagne atteigne son plein potentiel et que la couverture vaccinale atteigne les objectifs fixés.

La campagne de vaccination contre le cancer du col de l'utérus s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire la mortalité liée à ce cancer en Côte d'Ivoire et à protéger les futures générations contre les dangers du HPV. Un effort collectif est nécessaire pour garantir le succès de cette initiative et assurer un avenir plus sûr pour les jeunes filles du pays.

Wassimagnon