La deuxième édition du Salon du Capital Humain (SACH) s’est ouverte, ce jeudi à Abidjan sous le thème : « Santé et Sécurité Psychologiques au Travail ». Organisé par la Régie YSSIKA, en collaboration avec le Réseau des journalistes pour l’Accès à l’Information en Côte d’Ivoire (REJAIP-CI), cet événement de deux jours vise à briser le tabou autour de la santé mentale en milieu professionnel et à proposer des solutions concrètes pour améliorer les conditions de vie des travailleurs.

Ce rendez-vous majeur rassemble entreprises, experts, praticiens et caisses sociales ivoiriennes (CNPS, CGRAE, CMU), témoignant ainsi d’une volonté commune de prendre en charge les maladies mentales professionnelles et de favoriser un environnement de travail sain. 

Dans son allocution prononcée par sa Directrice de Cabinet Adjointe, Dr Coulibaly, le ministre de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture Maladie universelle a réaffirmé la détermination des autorités ivoiriennes à renforcer la santé mentale des travailleurs.

« Depuis 2007, le gouvernement ivoirien a instauré un programme national de santé mentale visant à apporter une réponse multisectorielle aux défis liés à la santé mentale », a-t-elle rappelé. Dr Coulibaly a également souligné que le plan stratégique national de santé mentale 2023-2025 consacre une attention particulière au bien-être psychologique des travailleurs, tous secteurs confondus.

Parmi les avancées notables figurent la création, en 2023, d’une sous-direction chargée de la santé mentale et du stress au travail et l’élaboration en 2024 de directives nationales pour la prise en charge des troubles psychologiques en entreprise, en s’appuyant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Dr Coulibaly a également annoncé l’obtention, en décembre 2024, d’un agrément du Fonds de développement de la formation professionnelle (FDFP), permettant de répondre aux besoins d’accompagnement des cabinets de formation et de proposer des plans adaptés aux institutions et entreprises. De plus, le lancement, en partenariat avec le Centre africain du management et de perfectionnement des cadres (CAMPC), de séminaires internationaux sur le leadership et la santé mentale au travail est prévu dans les mois à venir, avec la création d’un master en santé mentale au travail pour 2026.

« Si des avancées notables ont été enregistrées, de nombreux défis restent à relever », a-t-elle conclu, appelant à une collaboration multisectorielle et inclusive pour renforcer le cadre juridique et élargir la couverture des soins psychiatriques et psychologiques destinés aux travailleurs.

Le Président de la Cour de Cassation et parrain de cette deuxième édition, Yua Koffi Joachim a salué la mobilisation des caisses sociales et des partenaires institutionnels et privés pour cet événement.

« Je vois dans ces deux jours de travaux du SACH 2025, une opportunité de transformer significativement la perception de la santé mentale en milieu professionnel », a-t-il déclaré. Il a exprimé son espoir de voir les recommandations issues de ce salon accélérer les initiatives pour la protection de la santé psychologique des travailleurs.

« Soyons tous des artisans du bien-être au travail », a-t-il conclu avant de déclarer officiellement ouverte cette deuxième édition du Salon du Capital Humain.

Avec des thématiques pertinentes et des intervenants de haut niveau, le SACH 2025 s’annonce, selon Yvette Yobouet, la promotrice de cet événement annuel, comme un tournant décisif pour la prise en charge des maladies mentales professionnelles en Côte d’Ivoire.

Elle invite donc tous les participants à des échanges fructueux pour que les recommandations qui en émergeront se traduisent rapidement en actions concrètes.

Wassimagnon