Camwater, la société publique de production et de distribution d’eau potable, vient de démanteler un vaste réseau de branchements illégaux. Ces opérations, menées depuis le 3 mars, ont permis de couper l’alimentation en eau de plus de 150 ménages dans le quartier populaire de Bessengue, à Douala, la métropole économique du Cameroun.

Selon Camwater, cette fraude massive représente un manque à gagner important. Elle provoque également des déséquilibres sur le réseau, réduisant la pression et dégradant la qualité du service pour tous les usagers.

L’entreprise rappelle que le vol d’eau est un acte illégal et antisocial. Il pénalise toute la communauté. Des mesures strictes seront donc appliquées. Les auteurs de ces infractions seront identifiés et poursuivis conformément à la loi.

Crise croissante

Camwater fait face à une recrudescence des fraudes et des vols. En 2022, l’entreprise a recensé plus de 10 000 compteurs volés en cinq ans. Douala arrive en tête avec près de 3 000 compteurs dérobés. Yaoundé suit avec plus de 2 600 vols. La région de l’Ouest en compte 2 110, tandis que l’Est reste moins touché avec seulement 40 compteurs volés.

Les chiffres montrent une nette augmentation du phénomène. À Douala, on est passé de 310 compteurs volés en 2018 à 927 en 2022. À Yaoundé, le nombre est passé de 44 à 1 316 sur la même période. Le Littoral, qui n’avait enregistré aucun vol en 2018, en compte désormais 80.

Selon Camwater, les compteurs sont principalement volés pour leur cuivre. Ces vols entraînent souvent des pertes d’eau. Les clients affectés doivent alors souscrire à un nouveau compteur, alourdissant leurs dépenses.

Les responsables de l’entreprise appellent à une prise de conscience collective pour endiguer ce fléau qui menace l’accès équitable à l’eau potable.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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