Kagamé

Les autorités rwandaises ont exigé de Londres le paiement du solde d'un accord controversé sur l'expulsion de migrants vers le Rwanda, abandonné par le Royaume-Uni l'année dernière, sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays.

Le Rwanda réclame à la Grande-Bretagne un paiement de 63,62 millions de dollars pour un accord d'asile annulé, a déclaré mardi une source proche du gouvernement à Kigali, après que Londres a suspendu une partie de l'aide bilatérale au pays africain en raison de la guerre au Congo. 

Londres estime que le plan avait déjà coûté aux contribuables britanniques 700 millions de livres (890 millions de dollars). 

Un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré dans un communiqué que le partenariat d'asile  Rwanda avait gaspillé l'argent des contribuables et ne devait pas se poursuivre. 

"Comme indiqué clairement dans les notes verbales entre le Royaume-Uni et le Rwanda, aucun autre paiement relatif à cette politique ne sera effectué et le Rwanda a renoncé à tout paiement supplémentaire", a déclaré le porte-parole mardi. 

Une décision qui agace Kigali , qui en réaction exige  que Londres paie le solde manquant de l'accord controversé sur l'envoi au Rwanda de migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. 

Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a déclaré que la pression pour exiger le paiement était motivée par la récente position de la Grande-Bretagne envers Kigali.

"Le Royaume-Uni avait demandé au Rwanda de renoncer discrètement au paiement sur la base de la confiance et de la bonne foi existant entre nos deux nations", a déclaré Makolo dans un message publié sur X lundi soir.

"Cependant, le Royaume-Uni a trahi cette confiance en prenant des mesures punitives injustifiées pour contraindre le Rwanda à compromettre notre sécurité nationale", a-t-elle ajouté.

Le ministère britannique des Affaires étrangères n'a pas fait de commentaire immédiat.

La semaine dernière, la Grande-Bretagne a déclaré qu'elle suspendrait une partie de l'aide bilatérale au Rwanda et imposerait d'autres sanctions diplomatiques pour son rôle dans le conflit en RDC voisin, une mesure que Kigali a qualifiée de "punitive".

Le Rwanda fait face à une pression mondiale en raison des accusations  selon lesquelles il soutient le groupe rebelle M23 qui, depuis janvier, a capturé des pans entiers de l'est du Congo, notamment les villes de Goma et de Bukavu, ainsi que de précieux gisements minéraux.