Beugré Mambé, Bruno Koné et le maire de Bingerville (Ph Koaci)

Ce jeudi 27 février 2025 restera gravé dans l’histoire urbaine de la Côte d’Ivoire. Sous l’impulsion du Premier ministre Robert Beugré Mambé, 1 302 familles ont officiellement reçu les clés de leur nouveau domicile, symbole d’une politique ambitieuse visant à transformer le rêve d’un toit décent en réalité pour toutes les couches sociales. Loin d’être un simple projet immobilier, cette initiative incarne une vision holistique où logement, équité et développement durable convergent.

Le programme, conçu pour briser les barrières socio-économiques, propose une gamme de résidences adaptées aux budgets variés : des habitations minimalistes pour les foyers précaires, des designs fonctionnels à prix modérés, des appartements dotés d’équipements premium, et des villas haut de gamme. L’idée ? Créer des quartiers mixtes où médecins, enseignants, artisans et entrepreneurs partagent un même environnement, favorisant ainsi un tissu social unifié. « C’est plus qu’un toit, c’est un laboratoire de vivre-ensemble », résume un urbaniste local.

Grâce à un mécanisme inédit de soutien public, les acquéreurs économisent entre 30 % et 50 % sur le prix du marché. Prenons l’exemple d’une maison type : vendue 13 millions de FCFA grâce aux aides, son coût réel, sans subventions, aurait dépassé les 20 millions. Cette baisse radicale ouvre les portes de la propriété à des milliers de foyers jusque-là exclus du marché classique.

Mais l’ambition ne s’arrête pas aux murs des habitations. Chaque cité intègre un écosystème complet : voiries asphaltées, réseaux d’eau potable, éclairage solaire et systèmes d’évacuation modernes. Ces quartiers-pilotes, conçus comme des villes miniatures, incluront bientôt des écoles et des centres de santé, selon le ministre Bruno Nabagné Koné, en charge du dossier.

Après Bingerville, place à Songon-Kassamblé : 1 965 logements supplémentaires sont en phase finale de livraison. Un déploiement qui butte encore sur l’épineuse question foncière. Pour désamorcer les tensions historiques sur la propriété terrienne, le gouvernement a instauré un guichet unique digitalisant les transactions, garantissant traçabilité et équité.

En contrepartie de cet investissement massif, les résidents s’engagent à préserver ces espaces. Des ateliers de gestion collaborative seront dispensés pour former les habitants à l’autogestion, avec l’appui de l’État.

Cette stratégie ivoirienne, saluée par des observateurs internationaux, pourrait bien inspirer une nouvelle génération de politiques urbaines en Afrique. Entre innovation sociale et pragmatisme économique, le pays dessine les contours d’une cité idéale où chaque citoyen, quel que soit son revenu, trouve enfin sa place.

Une preuve que le logement abordable n’est pas une utopie, mais un chantier où volonté politique et ingénierie sociale peuvent écrire des réussites concrètes.

Jean Chresus, Abidjan