Un collectif regroupant une dizaine de syndicats et une quinzaine d’associations de producteurs de café et de cacao a tenu une conférence de presse, jeudi 20 février, à Abidjan pour dénoncer la gestion actuelle du processus de mise en place de l’interprofession café-cacao. 

Ces producteurs exigent la démission immédiate du comité technique responsable de cette mise en place, qu'ils jugent opaque et mal orientée.

Au cœur de cette crise, un recensement controversé mené par l’Organisation nationale des producteurs de café-cacao (ONPCC CI), dirigée par Siaka Diakité, est pointé du doigt. 

Le collectif accuse l’ONPCC CI de manipuler les producteurs en leur faisant croire qu’ils agissent sous l’aval des autorités gouvernementales, notamment la Primature et des membres du comité technique. 

Les fiches de recensement circulant dans les régions de production seraient trompeuses, laissant entendre que l’objectif réel de ce recensement est l’enrôlement des producteurs dans la Couverture Maladie Universelle (CMU).

Les rumeurs selon lesquelles l’ONPCC CI aurait reçu un mandat du Conseil du Café-Cacao ont alimenté la confusion parmi les producteurs. 

Le collectif dénonce cette affirmation qu'il qualifie de mensongère et met en garde contre les conséquences négatives de cette désinformation. 

Selon eux, la gestion actuelle de l’ONPCC CI risque de miner la confiance des producteurs et de nuire à l’ensemble du processus de mise en place de l’interprofession café-cacao.

Le collectif soulève également des interrogations sur les financements associés à l’enrôlement des producteurs. L’ONPCC CI prétend pouvoir inscrire près de 600 000 producteurs moyennant une contribution de 150 F CFA par producteur, soit un total de 90 millions de F CFA. 

Les producteurs exigent des éclaircissements sur la provenance de cette somme et sur les financements réels derrière cette démarche. Selon eux, aucune transparence n’a été apportée quant aux sources de ce financement, qu’il soit du Ministère de l’Agriculture, du Conseil du Café-Cacao ou de la Primature.

Face à cette situation, les producteurs demandent une action urgente de l'État pour mettre fin à ce qu'ils appellent une "marmaille" administrative. Ils exigent également un audit indépendant du comité technique pour garantir la transparence et la bonne gestion de la filière café-cacao. Selon le collectif, cette crise révèle un fossé grandissant entre les producteurs et leurs représentants, et met en lumière des lacunes dans la gouvernance du secteur.

Les producteurs attendent des réponses concrètes et une prise de position claire des autorités afin de restaurer la confiance et de permettre à l’interprofession café-cacao de se développer dans des conditions de transparence et d’équité.

Wassimagnon